L’Axisparc, au service de ses sociétés et de leurs employés

Fitness, repassage et autres services sont proposés aux 1 500 personnes qui travaillent à l’Axisparc, qui affiche quasi complet. Des travaux d’extension sont en cours.

Il y a une dizaine d’années, Henri Fischgrund repère un champ de maïs à Mont-Saint-Guibert. L’endroit est idéal : situé le long du parc scientifique de Louvain-la-Neuve, il est à un jet de pierre de l’autoroute E 411 et est bordé par les nationales 4 (Bruxelles-Namur) et 25 (Nivelles-Louvain). Séduit, le promoteur immobilier entreprend d’y ériger ce qui deviendra un des premiers parcs d’affaires de Wallonie.

 » Mes associés et moi voulions nous démarquer des zones d’activité économique existantes, explique-t-il. Notre choix s’est porté sur un concept qui était en plein essor dans la banlieue de Londres.  » Le principe ? Ne pas se contenter de proposer des services aux entreprises qui s’installent dans le parc, mais faire de même pour leurs employés.  » Il n’est pas rare que des Britanniques passent une douzaine d’heures au travail. D’où l’idée de mettre à leur disposition tout ce dont ils pourraient avoir besoin dans leur vie quotidienne ou pour leurs loisirs : des magasins de proximité, des salles de sport, voire une salle de théâtre. « 

Taille oblige, l’Axisparc n’a dupliqué les infrastructures londoniennes que partiellement : trois établissements de restauration, un centre de bien-être, une librairie, une crèche (fin 2013) et des services aussi variés que le repassage, le lavage de voitures et… des cours d’art floral.

Le plus impressionnant, sans doute, ce sont les installations de fitness logées dans le bâtiment central : une salle de musculation équipée d’écrans vidéo et un plateau de cardio-training où, tout en courant sur un tapis, on profite de la vue sur un parc arboré. Entraînement personnalisé, coaching nutritionnel, massage et cours collectifs sont aussi au programme, qu’il s’agisse de gymnastique, de jogging ou de yoga. Un millier de personnes viennent s’y libérer le corps et l’esprit.

Une centaine de sociétés

Inauguré en 2003, l’Axisparc s’étend sur 18 hectares et compte une vingtaine de bâtiments. 110 sociétés y sont hébergées : les plus importantes occupent la totalité d’un immeuble, tandis que d’autres se cantonnent à un bureau dimensionné pour quelques employés.  » Notre Business Center loue ces surfaces à des entreprises débutantes ou en développement, indique Henri Fischgrund. Les locations peuvent se faire au mois, ce qui leur permet d’adapter rapidement la superficie à leurs besoins.  » Cette souplesse, bienvenue en période de crise, a fait le succès de la formule : la soixantaine de bureaux affichent un taux d’occupation de 90 % et une dizaine d’autres espaces seront bientôt ouverts.

L’autre public visé, ce sont les indépendants qui £uvrent seuls à domicile.  » Des études révèlent une productivité moindre lorsqu’on travaille à la maison. Disposer d’un lieu professionnel évite d’être accaparé par des tâches domestiques ou de céder à des tentations comme ont pu l’être les Jeux olympiques cet été. « 

Dans ce même bâtiment central sont hébergés des  » smart work centers « , une trentaine de postes de travail alignés dans un paysager. Leur particularité ? On peut les louer à l’heure. Les délégués commerciaux en sont des utilisateurs intensifs : en déplacement constant, ils y trouvent un espace de travail dédié et une connexion Internet à haut débit.  » Les entreprises nous achètent des crédits d’occupation, poursuit Henri Fischgrund. L’utilisation est flexible : cela peut aller d’une heure, pour éviter le trafic des heures de pointe, à la journée entière. « 

Réduire les coûts et la pollution

Ce système permet aussi aux employeurs de réduire leurs dépenses : hors salaire, un poste de travail coûte 11 800 euros par an (loyer, charges, mobilier et télécoms). En  » smart work centers « , cette somme est réduite de deux tiers. Sachant que près de 2 employés sur 10 sont affectés à des tâches mobiles, le marché semble prometteur.  » D’autant que la multiplication de ces implantations réduira les trajets en voiture et, donc, la pollution qu’ils génèrent.  » Un réseau a d’ailleurs été créé sous l’égide de la Région wallonne (Eurogreen IT) qui fédère 7 autres infrastructures de ce type. Un système commun de réservation électronique doit être lancé dans les prochaines semaines.

On note enfin la présence d’un centre de conférences pourvu d’une dizaine de salles.  » Elles peuvent accueillir de 10 à 350 personnes. Cela évite aux sociétés de réserver une partie de leurs locaux à une salle qui ne servirait qu’à de rares réunions. « 

A quelques encablures de son dixième anniversaire, l’Axisparc poursuit sa croissance : des bâtiments sont en cours de construction derrière le contrôle technique automobile voisin et porteront la surface de bureaux de 50 000 à 61 000 m². Et Henri Fischgrund voit encore plus loin :  » Nous avons l’espace nécessaire pour aller jusqu’à 85 000 m². « 

Il y a dix ans, l’Axis n’était présenté que comme voisin du parc scientifique de Louvain-la-Neuve. Il l’est désormais comme acteur économique à part entière.

Laurent Hovine

Les  » smart work centers  » : un marché prometteur

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