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Le message secret des tenues de Stromae

Muriel Lefevre

Les vêtements de Stromae regorgent de motifs mathématiques. C’est en tout cas l’avis d’un mathématicien gantois et fétichiste des chiffres Dirk Huylebrouck.

Stromae est en pole position pour devenir la personnalité de l’année 2013. Véritable phénomène de société, le personnage ne passe pas inaperçu. Une image qu’il doit en partie à ses tenues aux motifs qui sortent de l’ordinaire. Et si au-delà du bariolé, celles-ci recelaient quelques secrets ?

Dirk Huylebrouck docteur en mathématique du département Architecture à Saint-Luc et accessoirement fétichiste des chiffres, avance que le chanteur pousse le vice jusqu’à truffer ses tenues de patrons mathématiques. Un hommage discret, mais appuyé, au titre de son album « racine carré » en quelque sorte.

Les vêtements du chanteur ont été créés et produits à sa demande par le studio Bold. Chaque chanson se devait d’avoir son propre motif en partant d’un quadrillage isométrique comme il le stipule dans la vidéo à la fin de cet article (minute 7 ; seconde 45). Si d’aucuns n’y voient qu’un hommage aux motifs africains, le mathématicien détecte plutôt une symétrie de centre 0 ou plutôt une translation, une transformation géométrique qui correspond à l’idée intuitive de « glissement » d’un objet.

Par exemple, le motif de « Papaoutai » a une signature 2222 ce qui veut dire qu’on peut les tourner sur 180° degrés de quatre façons différentes sans qu’il ne change. Sur une autre tenue, le mathématicien a découvert que le motif en question pouvait être interverti à l’aide de trois rotations différentes. C’est ce qu’on appelle une signature 333. Les éléments du motif peuvent être tournés à 120° au moyen de trois axes de rotation.

Plus fou encore : la typographie du site du chanteur est une version impossible de la typo Century Gothic dans lequel le mathématicien décèle directement trois icônes mathématiques : la lettre T de Taniuchi (qui est un peintre japonais), une note de musique Blivet(soit une illusion d’optique appelée aussi « trident à deux dents », « fourche du diable » et « chose à trois jambes ») et un triangle de Penrose (aussi connu comme la tripoutre ou la tribarre et qui est un objet impossible conçu par le mathématicien Roger Penrose).
Le fond rappelle quant à lui le cube impossible que l’on retrouve dans la lithographie belvédère de M.C. Escher (qui représente une personne assise au pied d’une construction tient un cube impossible dans ses mains). Une illusion d’optique que l’on retrouve aussi sur la couverture de ‘Formidable’.

Si tout cela peut sembler un peu complexe, il n’est pas inutile de rappeler qu’Huylebrouck a découvert des erreurs mathématiques dans l’Atomium et dans certains de travaux de Léonard De Vinci. D’autant moins farfelu car comme on peut le découvrir dans cet extrait de « on n’est pas couché », le chanteur n’est pas exactement une bille en maths (minute 24; seconde 30).

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