Eric THIéBAUT, L’ANTI-DONFUT

Le bourgmestre de Hensies et député fédéral Eric Thiébaut est l’étoile montante du PS dans l’arrondissement de Mons-Borinage.

Sur son blog, en décembre 2008, Eric Thiébaut écrivait ceci :  » Nous n’avions pas à entrer dans le gouvernement fédéral. Aujourd’hui, nous risquons d’être associés à l’échec de Leterme alors que ce ne sont pas vraiment nos ministres qui ont géré la crise de Fortis… En juin 2007, les électeurs avaient été clairs en nous sanctionnant. Je pense que nous aurions pu faire un très bon travail dans d’opposition… « 

Quel est ce jeune député fédéral qui se permet d’émettre une note dissonante, et qui tranche avec les habitudes d’un PS rompu à la discipline de parti ? Décrit comme le n° 3 de la fédération socialiste de Mons-Borinage, derrière Elio Di Rupo et Didier Donfut, Eric Thiébaut pourrait bien jouer un rôle important dans les mois à venir. Aux élections communales de 2006, son résultat n’avait échappé à personne, dans la région : alors que le PS stagnait dans de nombreuses communes boraines, il réalisait un bond phénoménal à Hensies, passant de 37 à 63 %. Un an plus tard, aux élections législatives, Eric Thiébaut a été élu à la surprise générale : candidat à une anonyme 17e place, il a pourtant obtenu près de 10 000 voix dans le Hainaut. Mieux que l’échevin carolo Eric Massin, et presque autant que le ministre Christian Dupont.

A l’opposé du profil cassant de Didier Donfut,  » anti-catho  » jusqu’au bout des ongles, Eric Thiébaut est un consensuel. Impossible de lui arracher le moindre commentaire négatif à propos de ses adversaires politiques. Est-ce grâce à sa mèche blonde et à son sourire enfantin ? Dans la région, on l’appelle le djambot, le garçon, en patois picard.  » Eric Thiébaut, c’est quelqu’un de sain, indique Carlo Di Antonio (CDH), bourgmestre de la commune voisine de Dour. Je gère la zone de police avec lui et on trouve toujours des solutions de bon sens. Après, ses convictions socialistes sont ce qu’elles sont, et c’est bien son droit… « 

Des convictions, cet ingénieur civil en a. Du cran, aussi. Avec ténacité, il s’est opposé à l’implantation d’un circuit moto à Dour, un projet pourtant soutenu par toutes les huiles socialistes du Borinage. En matière de nouvelle culture politique, il tient des propos tranchés :  » L’honnêteté, ça ne se décrète pas. On peut prendre toutes les mesures qu’on veut, il faut quand même que chacun y mette un peu du sien et se donne une ligne de conduite. Je refuse toutes les invitations à manger avec des chefs d’entreprise. Je réponds que je fais régime, que je fais du sport. Je sais que certains collègues ne pensent pas comme moi, mais j’estime qu’il faut faire attention à ça. Si on vous voit dans les loges d’un club de foot en train de boire du champagne avec des hommes d’affaires, ça ne va pas. Cela donne une image épouvantable du socialisme. « 

Bizarrement, Eric Thiébaut n’est pas candidat lors de ces régionales. Il avait pourtant laissé entendre, à demi-mot, qu’il se verrait bien migrer vers le parlement wallon. Pourquoi n’a-t-il pas été retenu sur les listes ? Au PS, certains chuchotent qu’il risquait de  » voler  » le siège promis à Didier Donfut, en le dépassant aux voix de préférence.

F.B.

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