L’imagination, un bon plan

Guy Gilsoul Journaliste

Le livre sur l’art assure une part du succès de la Foire

du livre de Bruxelles. Mais qu’y cherche-t-on ?

Il y a bien sûr, le  » beau livre  » qu’on dévore des yeux bien souvent avant de lire les textes parfois trop scientifiques ou d’une écriture trop conventionnelle. Généralement, il propose des synthèses actualisées sur des sujets vastes ou attendus.

L’Animation japonaise

Ainsi, le très bel historique que Brigitte Koyama-Richard consacre à L’Animation japonaise. Du rouleau peint aux pokemon (Flammarion). Ou encore le dernier et déjà quarantième numéro de la collection  » L’art et les civilisations  » (Citadelles & Mazenod) consacré aux arts du Moyen Age en France.

Pour les arts actuels, la question se pose autrement. Soit, il s’agit d’une monographie. Dans cette catégorie, on peut citer In a Silent Way, un livre épais analysant les dix dernières années du travail du peintre belge Yves Zurtrassen (éd. du Regard). Les Conversations sont aussi très demandées. Ainsi, dans un format modeste, celles publiées par les éditions Tandem (la dernière entre Ben Durant et Claude Viallat).

Dits

Une autre formule consiste à traiter transversalement un seul thème. Exemple, la revue Dits (éd. du Mac’s) qui, après avoir évoqué la question de l’ethnographie dans les arts contemporains, sort aujourd’hui un nouveau numéro sur la pratique de la  » Répétition « .

Wols

Les éditeurs ont aussi à c£ur la publication des écrits d’artistes parfois fort attendus. On songe aux Aphorismes du maître de l’art informel Wols (Flammarion).

Alain Bublex

Mais il est des livres moins attendus. Soit parce que l’artiste est à découvrir (Alain Bublex et ses projets architecturaux, Flammarion), soit parce qu’on y suit, pas à pas, l’aventure d’une £uvre qui fut et reste encore controversée. Histoire du Palais-Royal. Les deux plateaux Daniel Buren (Actes Sud) appartient à cette catégorie. Soit, enfin, par le fait d’une thématique singulière.

Growth

Deux exemples. Growth (éd. teNeues) rassemble des photographies autour d’un thème renvoyant à une tyrannie dominante qui est aussi, à l’heure actuelle, un terrible paradoxe : le besoin de croissance. Du domaine architectural aux images naturelles, de l’objet à la démographie, du rêve ou de l’absurde à la menace, les images ainsi rassemblées (pour le prix Pictet) constituent un ensemble kaléidoscopique de notre présent.

L’or dans l’art contemporain

L’Or dans l’art contemporain ( Flammarion) réunit pour sa part, en un seul ouvrage, une cinquantaine de plasticiens. Oui, avec l’or, on métamorphose l’univers. Que ce soit en renouant avec le fond doré (Yves Klein, Pistoletto) ou, au contraire, en couvrant la figure peinte ou la photographie d’or (Rauschenberg ou Didier Morin). L’or se fait mur avec Parmiggiani ou Sarkis et encadrement de vide ou de surfaces dorées avec Christian Eckart. L’or encore grignote les pages chez Matthew Barney ou couvre des objets usuels. L’animal empaillé chez Fabre, la mobylette chez Présence Panchounette ou le Caddy chez Sylvie Fleury. Mais le plus étonnant reste le travail d’Hubert Duprat qui a  » offert  » des paillettes d’or et des pierres précieuses à des larves de papillons qui en ont fait… des bijoux.

Bruxelles, La Foire du livre. Du 17 au 21 février. Tour et Taxis. www.flb.be

GUY GILSOUL

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