OPÉRATION  » GÉNÉRAXION « 

Comme beaucoup de métropoles, Bruxelles compte son lot de jeunes en décrochage scolaire et social. Bruxelles écarte respectivement du marché de l’emploi 32 % des jeunes. Parmi eux, près de 65 % ne sont pas diplômés. Ce chômage endémique des jeunes gangrène Bruxelles et ses quartiers depuis dix ans, sans évolution majeure. La Région a pourtant multiplié les initiatives, comme le relève Benoît Cerexhe, ministre bruxellois de l’Emploi : création des chèques- langues, accompagnement systématique des jeunes chômeurs, embauche de personnel chez Actiris, décentralisation de l’office de l’emploi, lutte contre la discrimination à l’embauche.

Mais à force de prendre ces jeunes pour des cobayes ou des  » assistés « , les solutions s’épuisent. Pour cette population – un noyau dur, très difficile d’approche – les ravages psychologiques sont profonds :  » L’économie entraîne des gosses dans la spirale de l’exclusion. Eux-mêmes se marginalisent et se retranchent dans leurs immobilités et l’inactivité prolongée « , déplore Michel de Kemmeter, consultant et fondateur de l’UniversCité du Développement Durable de l’Humain UHDR. A l’autre extrémité de la pyramide des âges, des questions similaires se posent : quel avenir réserve la société aux préseniors ? Ces plus de 55 ans qui entament les dernières années de leur vie professionnelle ?  » Faute d’activité et d’échanges sociaux, près de la moitié des seniors tombent en dépression. Alors qu’ils regorgent de compétences « , souligne le consultant.

A la demande du cabinet Cerexhe, les missions locales, Actiris, les maisons de jeunes et plusieurs grandes entreprises vont lancer un projet pilote, au mois de mars. Nom de code : Généraxion. Partant du constat que le problème, le vrai, ce sont ces savoir-faire ignorés, ces ambitions épuisées, cette confiance en soi abîmée, une équipe de 10 coachs certifiés va suivre, pendant plusieurs mois, 50 jeunes de 18 à 25 ans et 25 pré-seniors.  » Le défi est de les réinscrire dans un vrai projet de vie en réactivant leurs talents cachés, à travers des expériences limitatives « , explique Michel de Kemmeter. Au menu : développement de la relation non verbale avec… des chevaux ; reconnexion à la nature ; visite d’entreprises de la Région bruxelloise ; discussions ouvertes avec leurs travailleurs et leurs dirigeants. Et rédaction d’un  » road book « , un journal intime destiné à se reconnecter à soi-même,  » à sortir du coma « . Bref, à oser exister.  » Ces exercices sont très encadrés. En touchant à ce qu’il y a de plus universel – la nature, les rapports intergénérationnels -, ils ont pour vocation de réactiver les potentialités endormies « , explique Michel de Kemmeter. Des approches holistiques, à contre-courant des essais traditionnels. Avec un pari osé : identifier 20  » hauts-potentiels  » parmi ces jeunes sans diplôme, qui seront mis à l’emploi.

Infos et inscriptions : info@uhdr.net Tél. : 0475 266 555

R. NK

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