Le Centre, ça n’existe pas ?

La communauté urbaine du Centre est la seule survivantedes entités historiques de Wallonie. Explication d’un succès.

Le 27 mars 2009, les 13 bourgmestres de la région du Centre, les parlementaires du coin et la presse locale montent, à La Louvière, dans le train de 7 h 20, le train des navetteurs, à destination de Bruxelles. Ils ont rendez-vous avec Steven Vanackere (CD&V), alors vice-Premier et ministre des Entreprises publiques. Le but de leur démarche ? Demander l’amélioration des conditions de transport des navetteurs, coincés chaque matin comme du bétail dans de vieux wagons. Et ça marche puisque, aujourd’hui, le ramassage des travailleurs de la région est effectué avec des voitures à deux étages, plus confortables. Même si la loco peine et provoque des retards.

 » Que voulez-vous, explique Pascal Hoyaux, bourgmestre (PS) de Manage, et président de la CUC, la Communauté urbaine du Centre, on est obligé de faire comme les Liégeois, de se présenter tous ensemble si on veut faire bouger les choses. Sur des sujets comme ceux-là, quand il s’agit de l’intérêt des citoyens, ici c’est l’union sacrée, bien au-delà des clivages politiques.  » Autre exemple : la CUC a obtenu l’implantation d’un crématorium, à Péronnes (Binche). Aucune des communes n’a tenté de faire cavalier seul, de tirer la couverture à soi.

 » Nous avons une âme « 

Alors, pourquoi ça marche dans le Centre et pas ailleurs, une communauté de communes ?  » C’est parce que nous avons une âme, des traditions, folkloriques et autres, qui nous soudent « , répond Geneviève Marlier, coordinatrice de la CUC.  » Et parce que nous travaillons à défendre l’intérêt de toute la population, renchérit Pascal Hoyaux, des combats qui nous demandent plus d’énergie que n’importe où ailleurs. Le Centre, c’est un bassin de vie, un bassin de soins, un bassin scolaire, un bassin de logement, mais écartelé à tous les niveaux. « 

Le Centre, ainsi appelé parce qu’il se situait entre les bassins charbonniers de Charleroi et du Borinage, n’existe pas sur le papier. Il dépend de 3 arrondissements administratifs (Mons, Charleroi et Thuin) ; est établi sur 3 arrondissements électoraux, 2 arrondissements judiciaires, 2 maisons de tourisme, 2 comités sub-régionaux de l’emploi ; est desservi par 2 TEC, 2 directions extérieures du SPW (Service public de Wallonie), 2 télés locales, 3 intercommunales de développement économique…

Mais c’est peut-être pour cela que ça marche, parce que rien ne va de soi, parce que le Centre a besoin de tout le temps se faire entendre, parce que la CUC est partie de la base, des bourgmestres, qui se battent pour créer l’image de leur région auprès de ses habitants, et l’imposer à l’extérieur.

M.D.

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