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Ukraine: la police donne l’assaut à la place de l’Indépendance à Kiev

Le Vif

Des centaines de policiers anti-émeutes ukrainiens ont lancé un assaut au petit matin mercredi contre les manifestants pro-européens occupant la place de l’Indépendance à Kiev, galvanisant la mobilisation de l’opposition et provoquant la réprobation des pays occidentaux.

Au moins 10.000 personnes ont afflué malgré l’arrivée massive des forces de l’ordre sur cette place au coeur de la contestation née du refus du président ukrainien de signer fin novembre un accord d’association avec l’Union européenne (UE).

L’opposition a prédit « des millions » de manifestants mercredi contre le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, tandis que les Etats-Unis ont fait part de leur « dégoût » et l’Union européenne de leur « tristesse ».

Réunis par centaines aux extrémités de la zone, les policiers ont commencé à repousser les manifestants à l’aide de leurs boucliers peu avant 02H00 locales (00H00 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.

Affirmant s’appuyer sur une décision de justice, ils ont franchi les barricades placées en plusieurs extrémités de la place, ensuite démantelées, alors que la foule chantait l’hymne ukrainien et des prières.

Les policiers ont également démonté plusieurs tentes qui avaient été montées sur la place. L’assaut, qui s’est déroulé en grande partie dans le calme, a cependant fait plusieurs blessés, dont un député d’opposition, et entraîné onze arrestations, a indiqué à la presse le leader du parti nationaliste Svoboda, Oleg Tiagnibok.

La police a confirmé avoir interpellés plusieurs manifestants qui lui opposaient résistance et indiqué que dix de ses représentants avaient été blessés.

« Nous ne pardonnerons pas. Demain il y aura ici des millions de personnes et le régime coulera », a lancé Arseni Iatseniouk, du parti de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko.

Loin d’être découragés, des milliers de manifestants ont ensuite afflué, faisant bloc pour protéger la place.

Dans une réaction très vive, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exprimé son « dégoût », face à une décision « ni acceptable ni bonne pour la démocratie ». « La vie humaine doit être respectée. Les autorités ukrainiennes portent l’entière responsabilité de la sécurité du peuple ukrainien », a averti le chef de la diplomatie américaine.

L’opération intervient en pleine mission de conciliation de la chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Ashton, qui avait rencontré pendant trois heures le président Vitkor Ianoukovitch mardi.

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