» Justine n’avance qu’en terrain conquis « 

Les journalistes apprécient la grande championne. Moins son manque de fair-play. L’avis de Paolo Leonardi (Le Soir).

Dès 1994, il l’a vu briller avec une raquette presque trop grande pour elle en Coupe de Borman, au Léopold. Il a ensuite vécu ses triomphes face aux meilleures à Paris, Madrid et Melbourne. Fidèle du journal Le Soir, Paolo Leonardi est le journaliste belge qui a le plus souvent suivi Justine aux quatre coins du monde. Il a la confiance du  » clan « . S’il avoue ne jamais avoir vu l’objet de sa prose  » se lâcher complètement en dehors des courts « , il connaît toutes les facettes d’une fille  » rigolote et mordante à ces heures, drôle et capable de se moquer d’elle-même… « .

Le Vif/L’Express : Parmi les qualificatifs que vous avez utilisés pour parler de Justine, lequel la caractérise le mieux à vos yeux ?

Paolo Leonardi : Générosité. Justine est une fille très généreuse qui aime partager. Mais avec les gens qu’elle aime bien. Son entourage direct. Car, quand elle n’avance pas en terrain conquis, qu’elle ne connaît pas son interlocuteur, elle peut se montrer glaciale ! C’est son instinct de protection. Elle a beaucoup souffert. Je peux la comprendre.

Elle est apparue transfigurée lors de l’émission Justine, une star, une femme, montée par RTL-TVI. Avez-vous personnellement aussi attendu de vivre ce pic médiatique pour vous dire :  » Quelle métamorphose !  » ?

Non. Sa séparation d’avec Pierre-Yves Hardenne l’a particulièrement touchée. Justine est forte, mais possède une grande sensibilité. Là, elle s’est retrouvée subitement célibataire et cela lui a été loin. Elle comptait beaucoup sur lui… Elle était en manque total de repères. Au cours de cette période difficile, elle a appris que son frère David était dans le coma. Le dialogue puis les retrouvailles avec sa famille allaient reprendre. Cela lui a fait un bien fou.

Comment la presse internationale voit-elle Henin ?

Comme une très grande championne, entièrement dévouée à sa tâche. Une championne dans toute sa splendeur. Mais également, parfois… comme une mauvaise perdante. Ce fut le cas l’an passé lors de son abandon, en finale, à l’Open d’Australie, face à Mauresmo ou, tout récemment, en quarts de finale, face à Sharapova. Devant le parterre des journalistes, elle a affirmé, en anglais, qu’elle avait souffert du genou sur la fin… Non, c’est clair, Justine n’aime pas perdre !

La presse belge se montre-t-elle trop dure avec sa n° 1 mondiale ?

Je n’ai pas ce sentiment. Cela dit, certains médias ont été trop  » people  » par moments et cela a pu agacer Justine et son entourage. On s’est parfois moins intéressé à la joueuse qu’à ses problèmes privés. C’est en partie vrai lorsque je songe à ce fantastique succès de 2003, à l’US Open, face à Clijsters, éclipsé par la rutilante Ferrari rouge qui lui était promise…

A. Ch.

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