Le Caméo sort de l’obscurité

Après bien des péripéties, le cinéma Caméo fait peau neuve. Au programme des deux années à venir : une rénovation et une nouvelle équipe.

Le Caméo a tombé le rideau depuis le mois de mai dernier. Ce n’est pas la première fois, mais c’est sûrement la dernière. Du moins, avant un bon bout de temps. La Ville a (enfin) décidé de consacrer 6 millions d’euros (sur fonds propres) à sa rénovation, et de tenir sa promesse d’inclure la salle obscure à son grand projet culturel actuel – dont font aussi partie les Beaux-Arts, les Bateliers et les Abattoirs de Bomel.

A la suite d’un appel à projets européen, les plans du futur phénix des hôtes de la rue des Carmes ont été présentés au public à la mi-juillet. Ils sont l’£uvre conjointe de la société Duchêne et du bureau d’architecture V+, expert en la matière puisqu’il a planché sur le Sauvenière de Liège et le Quai à l’Image de Charleroi.

La rénovation du Caméo s’articule autour de deux grands axes. A commencer par la préservation du caractère Art déco de l’édifice et, ce faisant, de la valeur patrimoniale de la rue des Carmes.  » La façade sera débarrassée des ajouts successifs qui ont encombré son rez-de-chaussée, explique Arnaud Gavroy, en sa qualité d’échevin (Ecolo) de la Régie foncière. Et retrouvera son dessin original.  » Tandis que la configuration interne du cinéma a été entièrement revue.  » Les salles existantes seront préservées, mais leurs proportions adaptées [NDLR : 782 places au lieu de 862], pour que l’écran soit visible depuis chaque siège.  » Elles seront également insonorisées et accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le hall d’entrée se verra agrémenté d’un grand foyer et d’un espace horeca avec terrasse, accessible depuis la rue. Par ailleurs, les circulations internes seront clarifiées. Il va sans dire que la sécurité et la performance énergétique du bâtiment seront optimalisées.

La fin des travaux est prévue pour septembre 2014, afin de correspondre avec la 28e édition du FIFF (Festival international du film francophone). Dans les semaines qui viennent, la Régie foncière se penchera sur les dossiers des deux ASBL qui se proposent d’en assurer la gestion : Les 400 Coups et Les Grignoux. La première était déjà aux commandes du Caméo avant sa fermeture et vient de fêter ses 20 ans d’existence dans le paysage de l’art et essai namurois, à la tête du cinéma Forum qui l’a vu naître. La seconde n’est plus à présenter non plus, elle qui gère tout ce que Liège compte comme salles dédiées au cinéma d’auteur : Le Parc, le Churchill et le Sauvenière. Les Grignoux ont, par ailleurs, choisi de mettre toutes les chances de leur côté en s’offrant les compétences de trois personnalités namuroises : Jean-Pierre Tilman, ancien directeur du Caméo, Hugues Danze, qui fut un temps président des 400 Coups, et Olivier Chiliade, un entrepreneur féru de 7e art.

Le Conseil communal tranchera dès le mois de novembre.

F. Ma.

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