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La rhétorique anti-immigration de Cameron enflamme le Parlement européen

Le Vif

La rhétorique anti-immigration en vogue au Royaume-Uni et en Allemagne a enflammé mercredi le Parlement européen, où une large majorité de députés sont montés au créneau pour défendre la liberté de circulation des travailleurs. Le Premier ministre britannique David Cameron a été très critiqué.

L’ouverture complète du marché du travail aux Bulgares et aux Roumains le 1er janvier, après l’extinction d’une période de transition de sept ans, suscite un débat aux relents xénophobes dans plusieurs Etats de l’Union. En Allemagne, la CSU bavaroise réclame un durcissement des règles d’attribution des prestations sociales.

Au Royaume-Uni, surtout, David Cameron a fait du « tourisme des allocations » son cheval de bataille, promettant de limiter les allocations aux migrants européens et de revoir les règles communautaires de libre circulation.

Le chef du gouvernement britannique a subi un revers mercredi en reportant au lendemain des élections européennes la publication de données sur l’étendue réelle du « benefit tourism ». En décembre déjà, il avait admis que les données étayant le phénomène n’étaient pas très solides. La mise au placard du rapport, révélée par le Financial Times, est largement interprétée comme un aveu que l’arrivée de travailleurs de l’est n’a pas été défavorable au pays.

Selon des sources citées par le quotidien, la ministre de l’Intérieur Theresa May, en charge de préparer le rapport, a été « indondée » de contributions académiques faisant état au contraire d’un retour positif.
La plupart des députés européens ont insisté mercredi à Strasbourg sur l’importance de la libre circulation, l’un des principes fondateurs de l’Union.

A l’issue du débat, le commissaire à l’Emploi, Laszlo Andor, s’est déclaré « rassuré » par la teneur des discussions. « La mobilité professionnelle en Europe est en réalité assez modeste », a-t-il dit. Mais « nous voyons que la manipulation existe quand certains gouvernements retirent des documents », a ajouté le socialiste hongrois, qui n’en est pas à sa première escarmouche avec M. Cameron.

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