Mère Teresa © Reuters

Mère Teresa, de Skopje aux bidonvilles de Calcutta

Il y a 20 ans, le 5 septembre 1997, mourrait à l’âge de 87 ans la petite soeur des pauvres plus connue sous le nom de Mère Teresa de Calcutta qui a consacré sa vie aux plus démunis en Inde puis ailleurs dans le monde. Retour sur la personnalité et le parcours d’une des figures les plus médiatiques du 20e siècle.

Née en 1910 dans une famille albanaise à Skopje, alors dans l’empire ottoman et aujourd’hui en Macédoine, Gonxhe Agnes Bojaxhiu – son vrai nom – est entrée dans l’ordre irlandais des « Soeurs de Lorette » à 18 ans, choisissant son nom de religion en hommage à Thérèse de Lisieux, avant d’être envoyée à Calcutta en 1929 pour y enseigner. Tâche à laquelle elle se consacrera pendant près de 20 ans. Jusqu’à un jour de 1946 quand son regard croisa celui d’une femme agonisant sur un trottoir de Calcutta et qu’elle tenta en vain de faire admettre dans un hôpital.

La religieuse décide alors de se dévouer aux plus démunis et obtient du pape Pie XII de pouvoir quitter sa congrégation en 1948. La même année, elle acquiert la nationalité indienne.

Après avoir appris les rudiments du métier d’infirmière en compagnie des Petites Soeurs des Pauvres, elle revêt le sari et fonde le 7 octobre 1950, son propre ordre, « Les Missionnaires de la Charité » qui comptent aujourd’hui 5.000 religieuses consacrant leur vie, dans une austérité radicale, « aux plus pauvres d’entre les pauvres » à travers le monde. Elle ouvre peu de temps après la « Maison du coeur pur » pour accueillir les mourants.

u0022Une goutte de délivrance dans un océan de souffranceu0022

Les débuts sont certes difficiles mais la religieuse s’accroche et se dépense sans compter pour venir en aide aux plus démunis (lépreux, orphelins, sans-abri…). Son ordre s’implante bientôt à l’étranger: Amérique du Sud, Haïti, Philippines, Yémen, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Italie et même Belgique qui compte à l’heure actuelle deux petites communautés implantées à Bruxelles et Gand et dont les soeurs viennent en aide comme partout ailleurs aux plus démunis.

Son action en faveur des déshérités sera salué par un nombre impressionnant de distinctions honorifiques plus prestigieuses les unes que les autres (Prix Templeton, Prix Balzan, Médaille présidentielle de la Liberté…).

Dans le même temps, l’opposition farouche de la future lauréate du Prix Nobel de la Paix (1979) à la contraception et à l’avortement, ses méthodes rudimentaires ou ses sources de financement lui vaudront aussi des critiques et parfois même des attaques acerbes. Certaines voix critiques lui reprochèrent aussi une certaine exaltation de la souffrance et de la pauvreté. « il y a quelque chose de très beau à voir les pauvres accepter leur sort, le subir comme la passion du Christ. Le monde gagne beaucoup à leur souffrance », n’hésitait-elle pas à dire.

D’aucuns ont également pointé son côté autoritaire comme lorsqu’elle décida peu de temps avant sa mort de transférer la responsabilité du mouvement des coopérateurs laïcs créés en 1952 avec l’aide de son amie la Belge Jacqueline de Decker de même que celle de la Fondation Mère Teresa, érigée en 1967 en Belgique par le baron Evance Coppée, aux Missionnaires de la Charité.

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