Le ministre italien de la Justice M. Bonafede © ISOPIX

Le gouvernement italien veut renforcer la lutte contre la corruption

Le Vif

Le gouvernement italien a approuvé jeudi un projet de loi visant à mieux lutter contre la corruption, qui prévoit, entre autres, une interdiction d’exercer un emploi public à qui est condamné pour des faits de corruption.

« Avec cette loi, il n’y aura en Italie plus aucune marge de manoeuvre pour la corruption », a assuré le ministre de la Justice M. Bonafede devant la presse.

Ce projet de loi, défendu par le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), qui a fait de la lutte anti-corruption un de ses chevaux de bataille, marque « une révolution dans la lutte contre la corruption », a encore assuré le ministre, lui-même issu du M5S.

Le projet vise notamment à faciliter les dénonciations de faits de corruption en assurant une immunité à qui collaborera avec la justice, en dénonçant ses complices et en restituant rapidement les fonds détournés.

« Le pacte entre le corrompu et qui corrompt est très solide », a expliqué le ministre, assurant qu’avec cette disposition, celui qui a corrompu n’aura plus la certitude de ne pas être dénoncé

Il prévoit également une interdiction à vie de tout emploi public à qui sera condamné à une peine supérieure à deux ans de prison pour corruption. Pour les peines inférieures, cette interdiction sera limitée à une période comprise entre cinq et sept ans, a expliqué M. Bonafede.

Des voix se sont toutefois élevées en Italie pour minimiser la portée de cette mesure, expliquant que de nombreux faits de corruption sont prescrits en raison de la longeur de la procédure judiciaire en Italie.

La réforme de la prescription est « indispensable », a reconnu M. Bonafede, assurant qu’un projet de loi sur ce point serait présenté.

Le projet adopté en conseil des ministres vise aussi à donner des moyens supplémentaires aux enquêteurs en leur autorisant d' »infiltrer » un milieu soupçonné de corruption, ce qui jusqu’à présent n’était possible que dans la lutte anti-mafia ou anti-terrorisme, mais non contre la corruption.

L’Italie occupe la 54ème position sur les 180 pays revus par l’organisation anti-corruption, Transparency International, loin derrière l’Allemagne (12ème), la France (23ème) ou l’Espagne (42ème).

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