L’orthodoxie, Eglise de la tradition

La Belgique compte entre 60 000 et 70 000 chrétiens orthodoxes, dont la grande majorité appartiennent à la communauté grecque. Viennent ensuite les Russes ou russophones. Un dicton prétend :  » Mettez deux Russes ensemble, il en sortira trois associations.  » Cette remarque est valable pour le culte orthodoxe, d’autant plus qu’étant organisées sur une base nationale, les églises ne reconnaissent une autorité suprême. Les fidèles russes en exil se sont ralliés à des institutions différentes : au patriarcat de Moscou, suspect, aux yeux de certains, d’avoir collaboré avec le pouvoir soviétique ; au patriarcat £cuménique de Constantinople, auquel une prééminence d’honneur est reconnue ; à l’exarchat des paroisses orthodoxes d’origine russe en Europe occidentale ; enfin, à l’Eglise russe hors frontières (dont le siège est à New York), autrefois farouchement anticommuniste, mais qui amorce un rapprochement avec le patriarcat de Moscou. Deux paroisses bruxelloises, dont l’emblématique église Saint-Job d’Uccle, qui abrite le mémorial du tsar Nicolas II et de sa famille, canonisés comme martyrs de la patrie, après la chute du communisme, relèvent de cette juridiction minoritaire. Le culte orthodoxe est reconnu par l’Etat belge depuis 1985. Mgr Panteleimon, métropolite archevêque de Belgique, dépendant du patriarcat £cuménique de Constantinople, est l’interlocuteur unique des autorités ( » organe chef de culte « ), faute d’une représentation organisée des sous-groupes orthodoxes. C’est lui qui propose à la reconnaissance et au financement de l’Etat belge les paroisses et leurs desservants. Il y a, en Belgique, une quarantaine de lieux de culte (paroisses, chapelles, monastères), cinq évêques résidants, plus l’évêque Athanase (Hatzopoulos), qui représente l’Eglise de Grèce auprès des institutions européennes, ainsi que 40 prêtres et 11 diacres.

En dehors de la splendeur de sa liturgie, la foi orthodoxe, non prosélyte, est assez peu connue. Sur le plan doctrinal, l’orthodoxie, qui résulte du schisme entre les Eglises d’Orient et d’Occident, en 1054, se distingue du catholicisme, entre autres, par une conception du Christ qui insiste sur sa dimension divine (pour les catholiques aussi, le Fils fait partie de la Trinité, donc est Dieu) et l’interprétation des enseignements de la Bible. Les rites sacramentels sont également différents. Le baptême par immersion totale renvoie au baptême du Christ dans le Jourdain. Les fidèles orthodoxes communient sous les deux espèces, vin et pain, alors que les catholiques utilisent l’hostie. Le mariage orthodoxe s’inspire de la tradition des mariages juifs (symbole de la coupe) et du couronnement byzantin. D’une façon générale, le vécu orthodoxe est affaire d’intériorité, reflet de la lumière divine que les croyants, avec le support du rite, tentent de répandre sur terre.

Pour en savoir plus : www.amdg.easynet.be/historthb.html et www.pagesorthodoxes.net/apercu-histoire.htm

M.-C.R.

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