» Se justifier est une bonne chose « 

Et le philosophe, de ce blues des politiques, il en pense quoi ? Pascal Chabot, professeur à l’Ihecs, à Bruxelles, et auteur du récent Exister, résister, ce qui dépend de nous (PUF, 240 p.), décèle trois dimensions au phénomène (voir aussi page 10).

1.  » Exercer le pouvoir est certainement difficile et, peut-être, plus difficile qu’auparavant parce que le pouvoir est davantage regardé, et parce que s’exprime sur les réseaux sociaux une violence délétère pour la démocratie. Cela étant, on peut se souvenir de cette phrase de Freud qui disait déjà : « Avec la modernité, trois métiers sont devenus impossibles : éduquer, soigner et gouverner ».  »

2.  » Il y a dans l’exercice de gouverner un aspect qui paraît moins naturel qu’il pouvait l’être : le pouvoir a toujours à se justifier. Mais c’est tout de même une bonne chose. Cela signifie qu’il doit en permanence comparaître pour exprimer sa légitimité ou ses orientations. La difficulté d’exercer le pouvoir aujourd’hui est peut-être liée à une sorte de désir démocratique qui ne sait pas toujours comment se faire entendre vu que notre système prévoit de ne permettre au citoyen de s’exprimer qu’à intervalles prévus lors des élections.  »

3.  » Quand on a été sous les feux des projecteurs si longtemps, quand on a tout de même recueilli énormément de coups mais aussi d’éloges, il faut savoir que cela fait partie de la scène médiatique au sens large tant cela me paraît relever plus de cette sphère-là que de la scène politique.  »

Conclusion de Pascal Chabot qui ne prétend pas être expert en philosophie politique :  » Dans tous les partis, il y a, me semble-t-il, des générations plus jeunes qui sont assez prêtes et assez bien formées « .

G. P.

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