Joe Biden

États-Unis: le favori centriste Biden combatif dans un vif débat démocrate

Le Vif

Attendu sur sa pugnacité, le favori de la primaire démocrate Joe Biden s’est montré offensif jeudi lors d’un débat télévisé, taclant ses principaux rivaux, les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders, sans se laisser déstabiliser par les attaques des plus petits candidats.

Après un été marqué par des erreurs et propos confus qui ont réveillé des doutes sur sa forme, Joe Biden, 76 ans, a défendu ses positions centristes pendant près de trois heures.

S’en prenant dès l’ouverture à ses deux rivaux progressistes, il a dépeint leur projet de couverture médicale universelle comme peu réaliste et défendu son propre projet pour améliorer le système d’assurance santé: « je peux expliquer comment le financer, comment le mettre en oeuvre et pourquoi il est meilleur ».

A la sortie du plateau, le vétéran de la politique s’est targué, dans un tweet, d’avoir « démontré pourquoi je suis le seul candidat qui puisse (…) produire des résultats tangibles pour les familles de travailleurs ».

L’ancien vice-président de Barack Obama a également revendiqué, à plusieurs reprises, ses liens avec le premier président noir des Etats-Unis encore très populaire dans l’électorat démocrate.

Malgré ses faux pas, Joe Biden reste solidement en tête des sondages (26,8% selon la moyenne du site RealClearPolitics). Populaire dans les bassins ouvrier et chez les Noirs, il bénéficie d’une image de modéré capable de battre Donald Trump en 2020.

Dans un moment remarqué, un petit candidat, plafonnant à 1% des sondages, a semblé mettre en doute les capacités de Joe Biden: « Avez-vous déjà oublié ce que vous avez dit il y a deux minutes? », a taclé Julian Castro, ancien ministre de Barack Obama, s’attirant des huées dans le public.

Joe Biden, Bernie Sanders et Kamala Harris
Joe Biden, Bernie Sanders et Kamala Harris© REUTERS/Mike Blake

« AK-47 »

Caracolant derrière M. Biden dans les sondages, Bernie Sanders (17,3%) et Elizabeth Warren, (16,8%) ont maintenu un front uni lors de ces échanges, à Houston (Texas).

La voix cassée, le sénateur indépendant âgé de 78 ans a épinglé à plusieurs reprises le favori, notamment sur son soutien à l’intervention américaine en Irak.

Etoile montante de la primaire, Elizabeth Warren, 70 ans, a elle évité de s’en prendre à ses rivaux, s’en tenant à la stratégie qui lui a réussi jusque là.

Sans coup d’éclat, elle a déroulé son programme déjà étoffé, très à gauche, témoignages personnels à l’appui. « Je sais ce qui est cassé, je sais comment le réparer et je vais mener la lutte pour le faire ».

Après plusieurs fusillades meurtrières cet été dont deux au Texas, les questions sur les armes à feu ont donné des moments forts. L’ex-élu de la Chambre des représentants Beto O’Rourke, originaire de cet Etat, a plaidé pour la confiscation des fusils d’assaut, dans un pays où le port d’armes divise profondément.

« Bien sûr qu’on va prendre votre AR-15, votre AK-47 », a-t-il lancé sous des applaudissements nourris.

Cinq mois avant les premiers votes de la primaire, dans l’Iowa, cette émission marque l’accélération de la campagne. Vingt candidats sont toujours en lice, un record.

« Petit mec »

Pour les petits candidats, ce débat marquait une importante occasion de briller … et de s’attirer les financements indispensables pour poursuivre la campagne.

Après un coup d’éclat face à Biden en juin, la sénatrice Kamala Harris est retombée dans les sondages (6,5%).

Complètent la liste le jeune maire de South Bend, Pete Buttigieg (4,8%), l’homme d’affaires et seul non-professionnel de la politique sur scène Andrew Yang (3%), Beto O’Rourke (2,8%), le sénateur Cory Booker (2,3%), la sénatrice Amy Klobuchar (1,2%) et l’ancien ministre d’Obama Julian Castro (1%).

Derrière les échanges souvent vifs, un seul sujet a fait l’unanimité parmi les dix candidats : l’impératif de battre Donald Trump.

« Le président le plus dangereux de l’Histoire », un « extrémiste blanc » mais aussi un « petit mec » à « l’égo fragile »: les attaques ont fusé contre le milliardaire républicain.

En face, Donald Trump fait campagne pour sa réélection en dépeignant ses opposants comme des « socialistes » menaçant le « rêve américain ».

Pendant que les démocrates débattaient, lui ironisait lors d’un dîner avec des républicains sur « Joe l’endormi », « Bernie le Fou » et « Pocahontas » en référence à la polémique sur les origines amérindiennes longtemps revendiquées par Elizabeth Warren.

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