© Belga

Pour chaque euro économisé, l’équipe Di Rupo prélève 3 euros

Le Vif

« La classe moyenne flamande paie la facture », tel est le message qu’a lancé lundi le député Steven Vandeput (N-VA) lors du débat à la Chambre sur le budget 2014.

La Chambre a entamé lundi après-midi un marathon qui la mènera jusqu’à jeudi soir voire vendredi. A son agenda figurent le budget et le vote final de la 6e réforme de l’État ainsi que des projets de loi de nature diverse. La N-VA a ouvert les hostilités. D’après ses calculs, le budget contient un milliard d’euros d’impôts nouveaux alors que le solde budgétaire ne s’améliorera que de 366 millions d’euros. « Pour chaque euro de réduction du déficit structurel, le gouvernement Di Rupo a besoin de 3 euros d’impôts nouveaux. C’est le bilan de la politique de Di Rupo I », a lâché M. Vandeput.

« La rigueur budgétaire n’a pas conduit à une rage taxatoire mais à une réduction des dépenses publiques », a affirmé au contraire Olivier Destrebecq (MR), dans la majorité. Les libéraux francophones ont mis en avant à la fois la sortie prochaine de la Belgique de la procédure européenne de déficit excessif et les efforts consentis en faveur des entreprises, en particulier les PME: réduction des cotisations sociales pour les cinq premiers emplois, réduction du précompte professionnel, etc.

Dans les rangs socialistes, Karine Lalieux s’est félicitée de l’instauration d’un impôt minimum des société (ou taxe d’équité) qui visera les grandes entreprises qui distribuent des dividendes mais esquivent l’impôt grâce à des mécanismes, comme les pertes reportables ou les intérêts notionnels. « Pour les socialistes, cette mesure est un grand pas en avant. On n’est plus dans le registre du ‘Y a qu’à’. Cette taxe existe, elle existe enfin », s’est réjouie la députée.

L’opposition Ecolo a tempéré l’enthousiasme du PS. Dans les faits, cet impôt ne livrera que de maigres résultats, a averti Georges Gilkinet: « Vous n’avez pas l’impôt minimum. C’est de la communication ».

Chastel dénonce la vérité tronquée de la N-VA Le ministre du Budget, Olivier Chastel, a dénoncé lundi « la vérité tronquée » de la N-VA en marge du débat budgétaire à la Chambre. Le ministre n’a pas pris part au débat en séance plénière. Il a toutefois tenu à préciser certains éléments.

Dans sa première analyse, la Commission européenne a concédé à la Belgique une amélioration structurelle de son solde budgétaire de 1,5 % entre 2011 et 2014, a-t-il rappelé. M. Chastel s’est aussi inscrit en faux contre l’affirmation des nationalistes flamands selon laquelle pour un euro économisé, 3 euros ont été prélevés auprès des contribuables. Les mesures prises par le gouvernement en juillet et en octobre portaient sur 2,9 milliards d’euros, dont 59 % touchaient les dépenses, 10 pc des mesures diverses et 31 %, soit 924 millions d’euros, les recettes fiscales.

« On est loin de la caricature de la N-VA. Ce qu’elle dit est archi-faux », a souligné M. Chastel. Le ministre du Budget a enfin réfuté le discours de la N-VA pour qui les dépenses primaires ont été épargnées. En tenant compte de l’inflation, celles-ci ont diminué de 0,9 %, a-t-il fait remarquer. « Les dépenses primaires ont, au contraire, diminué. D’ailleurs la Cour des comptes a indiqué que les principaux efforts ont été consentis dans ces dépenses », a-t-il ajouté.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire