La centrale nucléaire d'Indian Point sur l'Hudson River. © REUTERS

A 40 kilomètres de New York, la menace d’un « Tchernobyl sur l’Hudson »

Le Vif

A 40 kilomètres au nord de New York, dans la vallée de l’Hudson, une fuite dans une centrale nucléaire fait peser la menace d’une catastrophe nucléaire sur la Grosse Pomme. Ces problèmes ne sont pas neufs, la centrale est surnommée depuis quelques années « Tchernobyl sur l’Hudson ».

Le gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, a ordonné la fermeture de la centrale nucléaire d’Indian Point située sur la rive est de l’Hudson, à Buchanan, dans l’État de New York, à seulement 40 kilomètres au nord de Manhattan. Raison invoquée: la fuite d’un matériel radioactif, le tritium, dans les eaux souterraines entourant les installations nucléaires.

Le 6 février dernier, Cuomo a émis l’ordre de procéder à une enquête sur cette fuite après qu’Entergy, l’entreprise gestionnaire de la centrale, a reporté des « niveaux élevés de radioactivité dans trois puits de contrôle, avec l’augmentation de la radioactivité d’un des puits dépassant presque les 65 000 %« , selon les déclarations du gouverneur.

La semaine dernière, une enquête plus approfondie a eu lieu après que la fuite se soit aggravée. Dans ce contexte, le gouverneur et la justice ont demandé à ce que la centrale soit définitivement fermée. « Les sources officielles avancent que la fuite s’est produite après la rupture d’un drain lors d’un exercice d’entretien pendant lequel des ouvriers ont transféré de l’eau contenant de hauts niveaux de contamination radioactive« , peut-on lire dans le New York Daily News. Entergy, de son côté, insiste sur le fait qu’il n’y a pas de menace de sécurité ou de santé publique, car les eaux souterraines contaminées ne quittent pas le site. Selon elle, les eaux polluées n’ont jamais atteint l’Hudson ni aucune rivière voisine.

Les riverains et les militants anti-nucléaires sont, eux, persuadés que la centrale doit fermer au plus vite. « Les nouvelles sont chaque jour de plus en plus alarmantes« , déclare Paul Gallay, président de l’ASBL Riverkeeper, au New York Daily News. « Nos inquiétudes ne sont pas seulement liées à ces récents niveaux élevés de tritium, il s’agit de sérieux problèmes récurrents, survenus ces derniers 8 mois« , ajoute-t-il, voyant là une menace similaire à celle de Fukushima. Vu ses problèmes récurrents, la centrale d’Indian Point est d’ailleurs surnommée « Chernobyl on the Hudson » (« Tchernobyl sur l’Hudson ») .

Elle a été construite il y a 40 ans et fournit de l’énergie à quelque 2 millions de foyers. Plus de 20 millions de personnes vivent dans un rayon de 80 kilomètres. Sa licence d’exploitation a expiré en décembre dernier, mais elle a reçu une autorisation de prolongation temporaire des autorités compétentes.

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