© DR

L’½uvre de la semaine: l’arbitre de Stefan Rinck

Avec son chapeau pointu, lisse et noir, son corps en forme de tambour et ses yeux de grenouille, l’arbitre que voilà n’est pas très crédible. Le titre évoque le sport. La coiffe renvoie davantage au monde du cirque et du spectacle. Le tambour à celui des fanfares et du folklore. Qu’en conclure ?

Dans la vitrine de la galerie bruxelloise, l’Allemand Stefan Rinck a posé son « arbitre » au centre d’un grand cercle blanc. Autour de l’oeuvre, d’autres personnages de pierre montent la garde. S’il y a bien une part d’ironie dans ce personnage de pierre, s’insinue derrière ce trio de références (le sport, le cirque et le folklore) un propos plus critique. Ses héros ont en effet en commun d’arborer des signes ou des symboles d’une fonction particulière : celle de l’exercice du pouvoir. Sur les uns, une croix, sur d’autres, un glaive, ou encore un boulet de canon. Ils viennent donc d’un autre temps et pourraient avoir vécu au moyen-âge ou peut-être à l’heure de la grande famille des Habsbourgs (nous souffle leur auteur).

Leur allure primitive renforcée par le travail de taille directe et leur pose hiératique les associe aussi à l’univers tribal des cultures celtes par exemple. Voire océaniennes ou africaines. On pourrait même déceler dans la simplification de leur silhouette, un écho aux productions de dessins animés actuels. Mais l’usage d’une pierre réputée pour sa dureté instaure une fixité troublante. A nous dès lors de faire de cet arbitre un fétiche, un super-héros ou une caricature des tyrannies.

Guy Gilsoul

Galerie Sorry Were closed. 65a rue de la Régence. Jusqu’au 30 août. www.sorrywereclosed

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire