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Enfin une explication sérieuse au mystérieux sourire de Mona Lisa ?

La Joconde, de son véritable nom Lisa Gherardini, a, depuis sa création au début du XVIe siècle, suscité le mystère et soulevé les passions. Des médecins auraient trouvé une nouvelle explication à son air si énigmatique.

De l’asthme ? Un problème de dentition ? Un excès de cholestérol ? Une paralysie faciale ? Un trouble cardiaque ? De nombreux spécialistes ont déjà émis de multiples hypothèses pour expliquer l’aspect si énigmatique de l’une des peintures les plus célèbres au monde.

Des chercheurs du Brigham and Women’s Hospital (Massachusetts, USA) et de l’Université de Californie ont proposé une nouvelle interprétation du célèbre tableau de Léonard de Vinci réalisé au XVIe siècle, rapporte The Science News.

Ils sont d’avis que son sourire crispé, l’aspect jaunâtre de sa peau et ses cheveux clairsemés pourraient être le résultat d’un dysfonctionnement de sa thyroïde. « L’énigme de Mona Lisa peut être résolue par un diagnostic médical simple d’une maladie liée à l’hypothyroïdie », affirme le Docteur Mandeep Mehra, directeur médical du Heart & Vascular Center du Brigham and Women’s Hospital de Boston, aux États-Unis. Une hypothèse étayée, mais impossible à certifier, de l’aveu même des auteurs de l’étude.

L’hypothyroïdie entraîne une déficience des sécrétions hormonales de la glande thyroïde. Cette maladie cause de nombreux symptômes que les médecins disent avoir décelés sur l’oeuvre du célèbre peintre florentin: goitre, fatigue, prise de poids, sécheresse cutanée ou encore faiblesse musculaire « menant à un sourire guère épanoui », comme ils le décrivent.

L’une des co-auteures des travaux, Hilary Campbell, de l’Université de Californie à Santa Barbara ajoute: « Par bien des aspects, c’est l’attrait des imperfections de la maladie qui donne à ce chef-d’oeuvre son réalisme mystérieux et son charme ». Les auteurs des recherches avouent toutefois que leur explication scientifique, aussi séduisante et étayée qu’elle soit, n’en demeure pas moins incertaine.

Les supputations sur l’état de santé de la Joconde ont déjà été nombreuses. Ainsi, en 2014, une équipe de rhumatologues et d’endocrinologues avaient avancé que Mona Lisa souffrait d’un trouble lipidique et d’une maladie cardiaque. Pour preuve: les lésions cutanées et les gonflements de ses mains visibles sur le tableau. Ils allaient même plus loin en affirmant que l’hyperlipidémie familiale et l’athérosclérose prématurée pouvaient avoir causé sa mort. Concernant son sourire énigmatique, ils suggéraient qu’il était dû à la paralysie de Bell (une paralysie du nerf facial).

Après avoir examiné le tableau, Mandeep Mehra (hôpital Brigham et Women’s Hospital) et Hilary Campbell (université de Californie) ont, pour leur part, supposé que l’hypothyroïdie clinique était un diagnostic plus probable. Car si Lisa Gherardini avait dû souffrir d’une maladie cardiaque et d’un trouble lipidique, elle n’aurait pas vécu jusqu’à un âge avancé (elle est morte à 63 ans) compte tenu des traitements limités disponibles en Italie au XVIe siècle, soulignent les chercheurs. « Le régime alimentaire des Italiens à la Renaissance manquait d’iode et les goitres (glande thyroïde gonflée, ndlr) qui en résultaient étaient couramment représentés dans les peintures et les sculptures de l’époque », argumente le docteur Dr Mehra.

A côté des hypothèses cliniques, d’autres explications ont aussi été avancées dans le passé. Ainsi, le ton jaunâtre de la Joconde pourrait simplement résulter de la dégradation des pigments du tableau au fil des siècles. Quant à son sourire, il pourrait être le signe « des expérimentations [menées] par De Vinci d’une technique [picturale] appelée « sfumato », qui permet de fondre les tons et les couleurs les uns dans les autres sans distinctions apparentes« , avancent encore Hilary Campbell et Mandeep Mehra.

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