Pas d’accord avec le bulletin

Le nombre de recours contre des décisions de conseils de classe augmente. Mais de moins en moins d’échecs sont réformés

Des parents croient qu’on en veut à leur enfant, explique une responsable de stages dans une école technique. Mais quand on leur montre les notes et les rapports, ils tombent souvent des nues et ne prennent même plus la peine d’introduire un recours externe. Les enseignants sont devenus très prudents : ils informent les élèves de l’évolution de leur travail bien avant la fin de l’année.  »

Depuis 1998, dans le secondaire, les parents de mineurs et les élèves majeurs peuvent contester une attestation d’échec ou de réussite avec restriction. Ils doivent s’adresser au chef d’établissement, qui organise une conciliation avec les professeurs concernés et, si besoin, un nouveau conseil de classe, qui confirmera ou réformera la première délibération. Si les familles ne sont pas satisfaites de la procédure interne, qui doit aboutir pour le 30 juin, elles peuvent introduire, dans les dix jours, un recours externe auprès d’un Conseil d’inspecteurs et de chefs d’établissement.

L’an dernier, 764 recours externes ont été introduits, contre 418 en 1999. Les procédures internes, elles, sont plus nombreuses : en 2004, la Ville de Bruxelles a recensé, dans ses 13 athénées, 3 recours externes pour une vingtaine internes ; Liège-ville, avec autant d’écoles, a enregistré 7 recours externes pour 79 internes. Cette progression reste marginale par rapport aux 350 000 élèves du secondaire.  » Les recours ne concernent qu’un nombre réduit d’établissements û de 10 % à 20 %, tout au plus û et des élèves très faibles, qui bissent, voire trissent une année technique ou professionnelle, avec une moyenne de 50 % « , explique Jacques Vandermest, secrétaire du Conseil de recours.

Peu de décisions sont réformées : 10 % l’ont été l’an dernier, dans l’enseignement non confessionnel de la Communauté française, des villes et des provinces, pour 22,5 % dans le confessionnel, peut-être  » sanctionné  » du fait qu’il offre rarement une seconde chance et organise exceptionnellement des examens de passage. Ces pourcentages sont en baisse. En 2000, jusqu’à 40 % de dossiers introduits dans le confessionnel avaient abouti à une révision ! C’est l’élève en échec dans une seule matière qui a le plus de chances de  » gagner  » son recours.

Les écoles se sont-elles adaptées, en diminuant leurs exigences ? Les statistiques n’indiquent pas une régression du nombre des échecs. Responsable du secondaire catholique, Baudouin Duez se réjouit plutôt de la disparition de bulletins illisibles et d’une transparence accrue des conseils de classe. Mais les délibérations et les conciliations prennent plus de temps et l’année scolaire se termine plus tôt. Au grand dam des parents.

Dorothée Klein

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