Le nombre de journalistes enlevés a doublé en 2013, selon Reporters sans Frontières

(Belga) Durant cette année 2013, 87 journalistes ont été enlevés dans le monde, ce qui représente une augmentation de 129% par rapport aux 38 personnes enlevées en 2012, ressort-il mercredi des chiffres annuels de Reporters sans Frontières (RSF). Cette augmentation est due, en grande partie, au conflit qui fait rage actuellement en Syrie. L’organisation constate en revanche un tassement du nombre de journalistes tués par rapport à l’an dernier. Ils sont 71 à avoir perdu la vie contre 88 en 2012, soit une baisse de 20%.

Selon RSF, 49 journalistes ont été enlevés en Syrie, où ce genre de pratique devient « systématique » et effraie les professionnels de l’information dans leur volonté de se rendre sur le terrain. « Au moins 18 journalistes étrangers et 22 Syriens sont actuellement portés disparu ou enlevés », affirme l’organisation. La plupart des journalistes tués dans l’exercice de leur fonction (96%) étaient des hommes travaillant pour la presse écrite (37%). Selon l’organisation, la Syrie, la Somalie et le Pakistan confortent leur position parmi les cinq pays les plus meurtriers pour la profession. Parmi les tués en 2013, quatre sur dix (39%) ont ainsi été victimes de conflits, notamment en Syrie, en Somalie, au Mali, dans les provinces de Chhattisgarh (Inde), du Balouchistan (Pakistan) et du Daghestan (Russie). Les autres ont été victimes de la couverture d’attentats, ou assassinés par des groupes liés au crime organisé (mafia, narcotrafic, etc), des milices islamistes, par des forces de l’ordre ou sur ordre d’officiels corrompus. La baisse du nombre de tués enregistrée en 2013 est cependant relativisée par une augmentation de 9% des agressions et des menaces, qu’elles émanent de groupes infra-étatiques ou des forces de l’ordre. Plus de 2.100 faits ont ainsi été constatés. « Les journalistes ont systématiquement été pris pour cibles par les forces de l’ordre en Turquie et dans une moindre mesure en Ukraine, en marge des mouvements de protestation du parc Gezi et de la place Maïdan », déplore RSF. Enfin, au moins 178 journalistes sont emprisonnés à ce jour dans le monde. La Chine, l’Erythrée, la Turquie, l’Iran et la Syrie demeurent, comme en 2012, les cinq principaux geôliers. (Belga)

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