LIÈGE EN CHANTIER ENCORE POUR QUELQUES ANNÉES ?

Un milliard et demi, et après ? Liège a encore des ambitions. Mais disette budgétaire oblige, nul ne sait vraiment quand/si elles se réaliseront. A commencer par le tram, qui devait être construit par Alstom et Galère (encore lui) d’ici à 2018, mais qui a été stoppé net par un avis négatif d’Eurostat, l’organisme européen de surveillance des normes comptables des pouvoirs locaux. Des négociations sont en cours pour tenter de sauver les meubles. Bavière, ce chancre urbain depuis plus de vingt-cinq ans, est lui aussi en souffrance. Le dernier propriétaire en date, Thomas & Piron, envisage d’y édifier logements, bureaux et services. Le promoteur espérait voir débarquer les premiers engins sur le site mi-2015. Seule avancée : la province vient d’obtenir 23,5 millions des fonds Feder pour y déménager la bibliothèque des Chiroux (lire page 86).

L’écoquartier de Coronmeuse a lui aussi reçu son enveloppe Feder. Trente millions seront affectés aux aménagements et à la dépollution du site. Quant aux bâtiments, leur sortie de terre reviendra soit au consortium Neo Legia (Franki, Blaton, Norman Foster), soit à Green Gate (Moury, Greisch, Portzamparc). Le dialogue compétitif censé désigner un vainqueur est en cours depuis 2013. Il devait durer entre quinze et dix-huit mois… L’attribution se fera finalement début 2016, annonce la Ville. Mais selon certaines parties prenantes, le dossier est au point mort et l’engouement des entreprises et des architectes serait largement retombé.

Autres dossiers sur les rails : le déménagement des Halles des foires vers Bressoux (35,5 millions obtenus au Feder) et la rénovation de la Cité administrative (22,7 millions). Liège entend ainsi se rattraper sur l’est de son territoire, alors que l’ouest avait jusqu’à présent été bien mieux loti.

Des projets privés ont également été annoncés. Comme la  » tour Barvaux « , un ensemble de logements pour 300 millions d’euros porté par Thomas & Piron ; le  » Paradis Express « , un écoquartier mixte développé par Fedimmo au pied de la tour des finances ; le  » projet Circus « , 17 000 m2 de commerces et de logements aux Guillemins… Pour le plus grand bonheur des autorités, qui avaient toujours certifié que les investissements publics engendreraient un effet levier de la part du privé.

Face à cette prochaine abondance de nouveaux logements, l’opposition se montre toutefois sceptique.  » On vend aujourd’hui entre 300 et 350 habitations par an, avance François Schreuer, conseiller communal Vega. Qui va bien pouvoir acheter les 10 000 à 15 000 qui vont être mises sur le marché ?  »

M. Gs

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