Jeux de perception

Les architectes ne sont pas seulement là pour concevoir de beaux espaces mais aussi pour créer des concepts forts. Nous avons visité à Bruxelles une maison d’architecte habilement dessinée sur un coin de parcelle et exploitant lumineusement ses contraintes.

Le centre de la maison, lieu principal de vie, regroupe la cuisine et le séjour, égayés par de grandes fenêtres au châssis en aluminium. Des espaces qui offrent des vues sur l’environnement urbain, tandis que l’arrière de la maison offre au regard une vue profonde, contrastée par le mur du voisin. L’agencement intérieur a été conçu de sorte que les flux de vie horizontaux et verticaux soient bien marqués. La maison présente ainsi deux espaces de circulation, et cette ouverture entre les différents niveaux de construction rend la maison intéressante. Parce qu’il est impossible de consommer l’image de la maison d’un seul coup d’£il, ce concept apparaît comme un mélange captivant de convention et d’invention offrant la possibilité de découvrir un contenu dissimulé. La perception des espaces et de leur contenu a été modifiée par la présence de dalles de verre qui accueillent la lumière zénithale provenant de la  » serre de lumière  » en toiture et la font pénétrer jusqu’au c£ur de la maison, tout en reliant visuellement les différents niveaux. Les perspectives se révèlent ainsi changeantes selon le point de vue adopté. L’£il est continuellement sollicité par les perspectives changeantes. Du séjour, on peut voir le tableau de bord de la voiture garée en bas dans le garage. Et si le regard se porte vers le haut, on aperçoit une partie de la salle de bains. La conception relève ainsi d’un jeu de fantaisie très séducteur.

Les éléments structurels n’ont pas été dissimulés, et la maison exhibe son architecture dans toute son intensité. Et côté parachèvement, pas de chichis : l’escalier a été fabriqué en simple tôle pliée et le plafond en béton s’est contenté d’une finition brute et rugueuse.

Vu de l’extérieur, le décrochage de la ligne de façade crée une tension dans les formes. L’effet de ces espaces en décrochage ne fait qu’accroître la spatialité à l’intérieur, tout en offrant une autre perception visuelle.

On notera aussi naturellement la cinquième façade, pour citer Le Corbusier. Un agréable espace ouvert posé sur le toit, comme si l’on se trouvait dans une montgolfière flottant au-dessus de la ville. Une pièce extérieure dotée du plus grand confort contemporain, avec notamment un sol en ipé. Il y a même une douche extérieure et la possibilité d’y installer une cuisine de plein air. Un bel espace de vie extérieur avec une splendide vue sur Bruxelles.

Architecte : Hans Vereycken.Découvrez l’intégralité du texte et les plans de ce reportage dans le magazine Je vais Construire d’octobre, en vente chez votre libraire. www.jevaisconstruire.be

PHILIP WILLAERT

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