» Je ne pouvais pas faire plus « 

Frédéric Deborsu est attaqué violemment sur le contenu de son livre : insinuations, raccourcis, absence de témoins identifiables… Il se défend de tout sensationnalisme. Interview.

Le Vif/L’Express : Vous écrivez, en avant-propos de votre livre, avoir voulu briser le secret, le mensonge, autour de la famille royale. En posant dix questions qui la concerne. Mais finalement, vous apportez peu de réponses.

Frédéric Deborsu : Mon but était de faire une synthèse, un panorama, pas un portrait exhaustif. J’ai vingt ans de journalisme derrière moi, durant lesquels j’ai réalisé des enquêtes sérieuses. J’ai agi de la même façon ici. En trouvant des témoins, tous de première main, mais qui ne voulaient jamais qu’on révèle leur identité. Chaque témoignage a donc été recoupé par des témoins indépendants les uns des autres. Pour qu’un témoignage soit publié, il devait être recoupé à trois sources minimum. J’ai fait le maximum. Je ne pouvais pas faire plus. Quand on parle de la monarchie, c’est très difficile d’avoir des gens qui parlent ouvertement, ce qui pose d’ailleurs question : y a-t-il de si lourds secrets derrière la famille royale belge que les gens de son entourage n’osent pas parler ? Dans ce livre, je pose des questions et j’y apporte les meilleures réponses possible.

Pourquoi avoir eu recours à tant d’insinuations ?

Ce ne sont pas des insinuations. Tout ce que j’avance a été dit par des témoins crédibles, des proches du Palais.

Mais quand vous écrivez  » Philippe a eu une relation d’amitié intense avec un homme « , vous insinuez que c’est une relation homosexuelle…

Vous le déduisez. Moi, je n’ai pas écrit ça. Je n’insinue rien. Je dis seulement que c’est une amitié qui a beaucoup compté pour Philippe.

Au terme de votre enquête, pouvez-vous dire si Philippe est homosexuel ?

Je n’ai pas à répondre à cette question. Je me fous de savoir s’il est homosexuel ou pas. J’écris qu’il a eu à une certaine époque un ami, très proche. Dont on l’a privé ensuite.

Vous l’écrivez dans le chapitre où vous affirmez que le mariage avec Mathilde est un mariage forcé, que Philippe ne s’intéressait pas aux filles, qu’il se  » cherchait véritablement « … Le même chapitre où vous glissez, en un paragraphe, que Mathilde a accouché dans un hôpital spécialisé en procréation assistée. C’est suggérer beaucoup, sans rien prouver. C’est faire des liens, sans rien étayer.

Libre à vous de faire des liens. Moi, j’écris que c’est l’époque où Astrid se prépare à être reine, que ça ne lui pose aucun problème, avec Lorenz en prince consort, que son père met la pression sur Philippe pour qu’il se marie sinon il ne sera pas roi, mais je ne vous donnerai pas les personnes qui me le disent. Et donc, Philippe a du mal à trouver une femme, les faits le disent, clairement : il n’est jamais lié avec quelqu’un, on ne le voit jamais accompagné, alors que c’est un peu son job à ce moment-là, mais il part en vacances avec un ami au moment où il doit trouver une femme. J’essaie de comprendre pourquoi Philippe est maladroit, blessé. Je n’ai pas voulu déstabiliser qui que ce soit. Je pense même que c’est un livre qui servira à la famille royale.

En quoi ce livre servirait la famille royale ?

Il peut contribuer à ce qu’elle évolue, qu’elle fasse preuve de plus de transparence, de modernité, que Philippe s’assume comme il est, pour que la Belgique n’ait pas, bientôt, un roi blessé, sur lequel on ne nous a jamais dit la vérité.

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY FIORILLI

 » Tout ce que j’avance a été dit par des témoins crédibles, des proches du Palais « 

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