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Fédération Wallonie-Bruxelles: l’adoption du budget 2014 marquée par des tirs croisés

Le Vif

Après le Parlement wallon la semaine dernière, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté mercredi soir le second ajustement budgétaire pour l’année 2013, ainsi que du budget initial pour 2014, lequel consacre le retour à l’équilibre pour ces entités.

Ces budgets ont été adoptés majorité contre opposition à l’issue d’un débat de près de six heures en plénière ponctué de plusieurs échanges au picrate entre l’Olivier et l’opposition MR. Cheffe de file réformatrice au Parlement de la Fédération, Françoise Bertieaux a notamment fustigé « le manque de souffle et de vision » d’un « budget d’affaires courantes destiné à tenir jusqu’aux élections du 25 mai », selon elle. Evoquant aussi les récents revirements de la majorité concernant les détachés pédagogiques ou les minervals dans les académies, la députée MR a violemment dénoncé la manière dont ces amendements de dernière minute avaient été adoptés par la majorité. « Le Parlement a ni plus ni moins été bafoué lors de ces travaux budgétaires », selon Mme Bertieaux pour qui l’Olivier a eu à cette occasion un « comportement de bandits, de voyous ».

La riposte de la majorité n’allait pas tarder par l’entremise du chef de groupe Ecolo, Marcel Cheron, ce dernier accusant le MR de n’avoir pas du tout défendu les intérêts de la Fédération Wallonie-Bruxelles lors des négociations-clés de juillet 2013 au sein de la commission de mise en oeuvre des réformes institutionnelles (Comori). « Vous avez mené une tentative d’attentat contre la Fédération! », a canonné M. Cheron. « Au Comori, le MR a essayé d’assécher les politiques de la Communauté (parce que) le MR n’y est pas représenté au gouvernement! C’est cela le vrai visage du MR! », a-t-il encore lancé sous les applaudissements de la majorité.

Des propos qui ont sans suprise électrisé les bancs réformateurs, furieux d’être ainsi associés à des « terroristes » comme Al-Qaïda, selon l’analyse d’Hervé Jamar. « Il y a des limites à ne pas franchir! », s’est offusqué l’ancien secrétaire d’Etat fédéral avant que son coreligionnaire Jean-Luc Crucke ne renvoie un « Khmer vert! » à l’adresse de chef de groupe Ecolo…

Grand architecte de ces budgets, le ministre André Antoine (cdH) a réfuté les critiques de l’opposition qui ne voit dans le résultat qu’un « budget sparadrap », avec « des rustines par ci et par là », selon les mots d’Hervé Jamar, lequel prédit quelques mauvaises surprises budgétaires à la prochaine majorité.

Devant les députés, M. Antoine s’est au contraire montré satisfait d’avoir pu respecter la contrainte fédérale d’un retour à l’équilibre dès l’année prochaine, malgré une croissance économique très faible. Et ce sans reculer devant les défis posés par le boom démographique scolaire et une hausse importante du nombre d’étudiants étrangers, français pour la plupart, a rappelé le ministre.

Les économies budgétaires menées en 2014 en Fédération passeront notamment par la suppression de l’indexation des budgets de certains organismes d’intérêt public (OIP), une réduction des frais de fonctionnement alloués aux écoles, ainsi qu’une diminution des frais de fonctionnement du Parlement de la Fédération.

Malgré ces mesures, la Fédération, qui ne jouit que de très peu de recettes propres, enregistrera un déficit de 92 millions d’euros l’année prochaine. Celui-ci sera toutefois compensé par un boni de 86 millions d’euros de la Région wallonne, et d’un surplus de 6 millions pour le budget bruxellois, permettant ainsi d’atteindre l’équilibre.

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