TC Charleroi – Le parquet réclame la condamnation de Michel Wilgaut dans le dossier du Val d’Heure

(Belga) Le tribunal correctionnel de Charleroi a achevé l’instruction d’audience et entendu le réquisitoire du parquet dans le dossier de corruption relatif à la société de logements sociaux du Val d’Heure. Le ministère public a requis la condamnation de Michel Wilgaut mais n’a pas insisté sur les charges pesant contre sa fille Laurence, ex-échevine Carolo.

Le tribunal correctionnel de Charleroi a poursuivi ce mardi l’examen du dossier, interrogeant l’ex-directrice-gérante du Val d’Heure, ainsi que Laurence Wilgaut, ancienne administratrice et échevine du 3e âge et de la petite enfance. La première a expliqué avoir appliqué les décisions prises par son président, Michel Wilgaut, notamment en ce qui concerne l’attribution de marchés public aux sociétés Hullbridge et Polyconstruct de l’entrepreneur Jacques Bertrand, un ami de la famille Wilgaut. Un homme avec qui la directrice avait entretenu une relation amoureuse. Les travaux réalisés dans son appartement de Westende constituent donc, selon elle, un cadeau à titre privé. Laurence Wilgaut, elle, a nié toute prise d’intérêt. Les travaux effectués par l’entrepreneur Jacques Bertrand à son domicile privé l’ont été alors qu’elle n’avait encore aucun mandat public. Elle s’était adressée à lui en tant qu’ami de son père et pour sa bonne réputation. Selon l’ex-échevine, la ristourne de 10% sur des travaux de peinture de 2.500 euros ne semblait pas anormale. Le parquet a requis la condamnation de Michel Wilgaut, Jacques Bertrand et de l’ex-directrice-gérante, rappelant que ce dossier était « composé d’ingrédients faisant partie d’une recette indigeste dans le secteur des logements sociaux de Charleroi: des potentats politiques, des gérants manipulés, des administrateurs complaisants, du népotisme, du clientélisme, des réviseurs aveugles et de la gabegie ». Selon le ministère public, Michel Wilgaut était un « drogué du pouvoir » et a utilisé ses liens d’amitié avec un entrepreneur pour obtenir des avantages illégaux en échange de marchés juteux, et ce, en faussant les lois sur les marchés publics. Les préventions de corruption et de prise d’intérêts sont donc établies, selon le parquet qui n’exige toutefois pas la condamnation de Laurence Wilgaut. Cette dernière avait pourtant dû démissionner de son poste d’échevin suite à son inculpation. Les débats se poursuivront le 15 janvier. (Belga)

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