Greta Thunberg © Reuters

La deuxième grève mondiale pour le climat en point d’orgue avant les élections

Les jeunes Belges mettront le cap sur Bruxelles ce vendredi, soit deux jours avant les élections régionales, fédérales et européennes, pour revendiquer comme chaque semaine depuis le 10 janvier une politique environnementale sociale et équitable lors de la deuxième grève internationale pour le climat.

Afin de célébrer ces 19 semaines d’engagement, Youth for Climate organise en clôture de la manifestation le festival « Make Noise for Climate » (« Faites du bruit pour le climat ») à Tour & Taxis. Le cortège démarrera à 13h00 de la gare de Bruxelles-Central pour rejoindre vers 14h30 l’avenue du Port, où l’artiste Loyd accueillera les marcheurs.

Après quelques discours, les manifestants retrouveront ensuite Alice on the Roof, Tourist LeMC, Absynthe Minded ou encore Black Mamba. Le 15 mars, la première édition de la « global strike for future » avait rassemblé dans les rues de la capitale quelque 30.000 jeunes soucieux de l’avenir de la planète. Cette marée humaine déferlera-t-elle à nouveau sur Bruxelles pour la deuxième grève mondiale?

Avec le mois de juin, les examens approchent mais Anuna De Wever, figure emblématique de Youth For Climate, se montrait positive vendredi dernier: « nous réussirons nos examens parce qu’après, il faudra revenir », avait-elle lancé lors de la 19e marche pour le climat. Après plus de quatre mois de manifestations hebdomadaires organisées dans tout le pays, « la balle se trouve désormais dans le camp des politiques » rappelait également la semaine dernière Adélaïde Charlier, porte-parole francophone de Youth For Climate.

« Nous avons réussi à réinscrire le climat à l’agenda politique », pointait Kyra Gantois, autre visage de la mobilisation belge en faveur de l’environnement. Mais, si « tout le monde en parle », « rien n’a vraiment changé du côté des responsables politiques », déplorait-elle. Élèves de primaire, du secondaire et étudiants du supérieur marcheront donc ensemble vendredi pour administrer aux décideurs une dernière piqûre de rappel avant les élections. « De nouvelles actions seront organisées en septembre », promet la jeune flamande de 19 ans. « Sans doute que les manifestations ne seront plus hebdomadaires mais mensuelles, mais nous continuerons car le combat n’est pas terminé. »

C’est également le message envoyé par la jeune Suédoise Greta Thunberg dans une vidéo postée sur son compte Twitter, où elle enjoint chacun à participer à la grève mondiale de ce 24 mai. « L’activisme fonctionne. Alors, agissons », y lance l’adolescente de 16 ans, qui s’est imposée ces derniers mois chez les jeunes comme le nouveau visage de la lutte pour le climat.

« Si nous vivons comme nous le faisons maintenant, nous aurons besoin chaque année de 4,2 planètes Terre. Cela signifie que des pays comme la Suède volent annuellement 3,2 années deressources naturelles aux générations futures », souligne celle qui a été proposée pour le Prix Nobel de la paix 2019. De la Suède au Pakistan, en passant par la Mongolie, les États-Unis, l’Australie, l’Ouganda ou la Belgique, des manifestations sont prévues vendredi dans 1.263 villes de 107 pays différents, précise Greta Thunberg sur Twitter.

« Pour augmenter les chances de succès de cette marche, qu’elle rassemble autant de monde que la précédente, il est clair que tout le monde doit être présent », confirmait début du mois Anuna De Wever, alors que le mouvement Youth for Climate lançait un appel aux syndicats pour qu’ils soutiennent l’action et diffusent son message. Les chrétiens de la CSC et le syndicat libéral CGSLB ont affirmé leur soutien aux manifestants climatiques, sans pour autant y joindre un préavis de grève. La FGTB a pour sa part laissé aux centrales le choix de couvrir ou non les militants socialistes.

La Centrale générale, la plus importante au sein de la FGTB, a ainsi déposé un préavis, à l’inverse de la section Horval (horeca et alimentation). Outre les syndicats, des actions plus locales seront également organisées. À Bruxelles, le collectif « Filter Café Filtré », qui dénonce la pollution de l’air aux abords des établissements scolaires, appelle les écoles et institutions à investir et bloquer les rues en dansant dès vendredi matin pour donner le coup d’envoi de la grève. À Anvers, les sections locales de Youth for Climate et Students for Climate invitent les manifestants à se rassembler dès 10h00 pour rejoindre ensemble la gare d’Anvers-Central.

Belga

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