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Comment s’organise la traque du tireur de Paris?

Le Vif

Plusieurs milliers de policiers sont mobilisés pour retrouver l’auteur des tirs contre Libé et la Société Générale. Mais comment s’organise une telle chasse à l’homme?

Il est l’homme le plus recherché de France. Depuis lundi, l’auteur des fusillades au siège de Libération et de la Société Générale fait l’objet d’une gigantesque chasse à l’homme dans la région parisienne. Des services centraux au renseignement intérieur, en passant par les CRS, les brigades de gendarmerie ou de la police judiciaire, tous les acteurs publics sont sur le pied de guerre pour retrouver ce tireur.

Combien sont-ils précisément?

La préfecture refuse de communiquer sur ce point. « Nous ne donnons jamais d’information sur les effectifs pour que le suspect ne puisse pas s’en servir contre nous », explique-t-on. Martine Monteil, ancienne préfet de la zone défense de Paris, estime que « plusieurs milliers d’hommes » sont mobilisés. « En plus de tous ceux qui travaillent directement sur l’enquête, des équipes de CRS, de la BAC et tous les policiers chargés de la circulation ou de la sécurité dans les transports quadrillent le secteur pour le retrouver ». Depuis lundi, plusieurs personnes répondant au signalement ont été interpellées ou contrôlées mais aucune n’a été placée en garde à vue.

Identifier le tireur

Pas question pour autant d’attendre un nouvel assaut ou même un coup de chance pour arrêter l’ennemi public n°1. Les autorités sont à pied d’oeuvre pour l’identifier. Lundi soir, le procureur de la ville de Paris, François Molins, affirmait lors d’une conférence de presse que l’auteur des tirs n’avait pas été démasqué. Est-ce vrai ou est-ce un moyen pour les autorités de ne pas l’effrayer pour pouvoir l’arrêter plus facilement? Impossible à dire. Dans l’affaire Merah, le magistrat avait fait les mêmes déclarations alors même que le siège contre l’appartement du tueur au scooter était en train d’être mis en place. Il s’agissait alors de ne pas de ne pas éveiller ses soupçons pour éviter qu’il ne s’enfuie.

Pour remonter la piste du criminel, les enquêteurs s’appuient en premier lieu sur les indices laissés par l’auteur des tirs. Les douilles retrouvées à BFM TV, à Libération et à la Société Générale ont permis de confirmer qu’il s’agissait d’un seul et même tireur. De même, des traces ADN ont été isolées sur les douilles laissées à BFM TV et dans la voiture de l’automobiliste pris en otage entre la Défense et les Champs Elysées. « Des vérifications sont actuellement en cours avec le fichier national, explique Martine Monteil. Il a confié à son otage sortir de prison: si c’est vrai, il est forcément fiché. »

« Chercher une aiguille dans une botte de foin »

Les équipes techniques de la police cherchent également à savoir si un même téléphone a activé les bornes aux abords des endroits pris pour cible. Les images des caméras de surveillance sont exploitées et affinées. « Toutes les compétences sont exploitées », explique l’ancien préfet. Et d’ajouter, pessimiste, « il faut bien convenir que dans une métropole comme Paris, localiser un homme revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. »
Parallèlement, les autorités ont diffusé dans les médias une photo du suspect. L’homme, visage rond et petites lunettes, porte une veste rouge ou kaki selon les clichés. Il serait âgé de 30-40 ans et aurait les cheveux poivre et sel, précise la préfecture. Depuis lundi soir, la police a reçu quelque 400 appels dont 120 ont été jugés pertinents. Mais pour l’instant, le suspect court toujours.

Par Caroline Politi

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