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Gouvernements Wallon et FWB : un accord trouvé entre PS et cdH

Le Vif

Le PS et le cdH sont parvenus vendredi à s’accorder sur les programmes des gouvernements de la Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 41 jours après avoir entamé leurs pourparlers le 7 juin dernier.

Ils le présenteront à la presse à 17 heures à l’Elysette (Namur), siège du gouvernement wallon, selon un communiqué de la présidence du PS.

Après l’accord de coalition du 29 mai en Communauté germanophone et les accords du week-end dernier sur les programmes gouvernementaux en Région bruxelloise, les deux entités du sud du pays sont ainsi parvenues à boucler leurs déclarations de politique, régionale (DPR) et communautaire (DPC).

Le gouvernement flamand, où N-VA et CD&V sont en négociations, et le gouvernement fédéral, où le président du MR Charles Michel mène une mission royale d’information, restent les deux niveaux de pouvoir dépourvus d’accord politique depuis les élections du 25 mai dernier (avec dans une moindre mesure la Communauté germanophone, qui elle a déjà un gouvernement).

Pour les entités du sud du pays, les présidents du PS et du cdH s’étaient encore vus longuement dans la nuit de jeudi à vendredi, se quittant vers 04h00 sans accord final. Les chefs de file devaient se revoir en matinée pour lever les dernières inconnues, ce qui a été fait.
Le PS devrait tenir en début d’après-midi un bureau de parti, tout le fera comme le cdH, qui a choisi Namur pour le tenir. Chez les centristes, le congrès de participation est d’ores et déjà programmé samedi pour se prononcer sur les accords bruxellois, wallon et communautaire.

L’accord politique et les congrès de participation ouvrent la porte au choix, par les présidents de parti, des personnalités appelées à recevoir un portefeuille ministériel. Les ministres devront dans les jours qui suivent prêter serment devant leurs parlements respectifs.
Les 41 jours de négociations au sud du pays ont été frappés du sceau d’une rare discrétion, signe de cohésion dans ce genre de pourparlers. Pour autant, les négociations n’ont pas été exemptes de tensions, vu la difficulté de la situation budgétaire.

Alors que les prévisions de croissance économique commencent à peine à se redresser, Région et Fédération doivent en effet absorber l’important transfert de compétences de la 6e réforme de l’Etat sans bénéficier de l’entièreté des moyens financiers y afférents, mais aussi contribuer à l’assainissement des finances publiques du pays, le tout alors que les règles comptables de l’UE imposent de modifier la manière d’envisager les investissements et de délimiter la dette wallonne.

L’effort budgétaire pourrait dépasser le milliard d’euros, à répartir entre mesures sur les dépenses et les recettes.

L’avenir de compétences nouvellement transférées telles que les allocations familiales, le bonus logement ou les titres-services, devraient être clarifié lors de la conférence de presse de 17h, de même que celui de plusieurs politiques menées par les écologistes dans le gouvernement précédent, et remises en cause par des lobbies ces dernières semaines (tarification de l’électricité, Code du développement territorial, objectifs éoliens et environnementaux, etc). On sera aussi attentif à l’avenir de textes reportés par le gouvernement sortant (décret sols, plan déchet, décret sur les implantations commerciales).

L’emploi – surtout celui des jeunes – devrait constituer l’axe important de la prochaine DPR. Rationalisation des aides à l’emploi, mesures pour les groupes-cibles, garantie jeunesse, etc, sont attendues au tournant.

L’enseignement, qui pourrait être touché par des économies, retiendra l’attention médiatique concernant notamment l’avenir du système de départ anticipé (DPPR), la lutte contre le coûteux échec scolaire ou le financement de l’enseignement supérieur. La poursuite des efforts sur l’augmentation du nombre de places scolaires et les modifications à apporter au décret Inscriptions sont également attendues, de même que l’avenir de la formation initiale des enseignants.

On mesurera aussi la capacité du prochain gouvernement à augmenter les places d’accueil de la petite enfance (crèches).
Dans ce contexte difficile, la conférence de presse de 17 heures devrait répondre aux interrogations qui se posent sur la capacité du prochain gouvernement à mener des politiques nouvelles.

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