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Pourquoi la Russie ne veut pas lâcher l’Ukraine

Anthony Planus
Anthony Planus Journaliste

Après plus de trois semaines de tensions, l’Ukraine est toujours déchirée entre Russie et Union européenne. Décryptage sur les raisons qui poussent Moscou à ne pas abandonner Kiev à l’UE.

Trois raisons pour lesquelles la Russie ne lâche pas l’Ukraine:

Économique: La Russie forme avec le Kazakhstan et la Biélorussie une union douanière et elle ne cache pas son désir de voir l’Ukraine rejoindre celle-ci. À terme, Moscou envisage même la création une union eurasienne encore plus ambitieuse. Cependant, la formation politique du président Ianoukovitch, le Parti des régions, assure que « l’Ukraine n’a pas vocation à rejoindre l’union douanière de la Russie », peut-on lire sur le site du Monde, même si le président ukrainien s’est déjà entretenu avec Vladimir Poutine pour discuter de coopération économique.

Géopolitique: Pour la Russie, l’Ukraine tient un rôle clé dans sa politique régionale. « L’objectif de Moscou depuis la chute de l’URSS est de préserver son influence dans la zone post-soviétique. Vladimir Poutine veut mettre sur pied son projet d’Union eurasienne en 2015. Maintenir l’Ukraine dans son orbite est donc crucial », explique la politologue Emmanuelle Armandon sur le site de Libération.

Idéologique: « Pour les Russes, il est inimaginable que l’Ukraine s’éloigne de la Russie tout simplement parce qu’ils ne voient pas les Ukrainiens comme un peuple à part mais comme une composante de la nation russe », estime la chercheuse au Centre de recherches Europe-Eurasie de l’Inalco.

Leviers: Pour s’assurer de la fidélité de Kiev, Moscou possède deux moyens de pression principaux. Le premier, c’est l’énergie. Dès qu’elle en a l’occasion, la Russie fait pression sur l’Ukraine en brandissant la menace d’une coupure de l’approvisionnement en gaz. Le second, ce sont les relations économiques. Si la Russie décidait de fermer ses frontières aux produits ukrainiens, ce sont 30% des exportations du pays qui ne trouveraient plus preneurs, et Moscou sait que les membres de l’Union européenne ne pallieront pas à la demande.

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