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Cinq questions qu’on n’osait pas poser à Luis Garcia

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

À 38 ans (début février), le capitaine espagnol d’Eupen, qui est aussi son joueur le plus décisif, vient de terminer dans le top 10 (même le top 8) du Soulier d’Or et il joue peut-être la meilleure saison belge de sa vie. Tout cela est-il bien normal?

1. Ce week-end, vous allez à Anderlecht. Au match aller, fin octobre, tu avais été le roi du terrain contre eux, tu avais marqué un but et Eupen avait gagné. Tu es prêt à refaire le coup, l’équipe est prête pour une nouvelle victoire contre un grand du championnat ?

On va aller là-bas dans l’optique de prendre quelque chose, ça c’est clair. Anderlecht a un nouvel entraîneur qui n’a encore qu’un match d’expérience en Belgique, ça pourrait jouer pour nous. C’est évidemment le genre de rendez-vous pour lequel on est toujours chauds à Eupen. Et puis ce serait bien de commencer à prendre régulièrement des points à l’extérieur pour nous mettre définitivement à l’abri le plus vite possible. Parce que jusqu’ici, c’est surtout chez nous qu’on a signé des victoires. Je pense vraiment qu’on profite, dans notre stade, des dimensions du terrain. Il est plus petit qu’ailleurs et j’ai l’impression que ça déstabilise pas mal les adversaires. Il n’y a personne qui aime venir.

2. Tu as terminé huitième du Soulier d’Or, avec le même nombre de points que Brandon Mechele et Ally Samatta. Le premier surpris dans l’histoire, c’est toi ? Et tu n’as pas l’impression de faire ta meilleure saison depuis ton arrivée en Belgique il y a cinq ans ?

Clairement, ça m’a beaucoup surpris, mon résultat au Soulier d’Or. C’est possible que je fasse ma meilleure saison belge. Je me sens particulièrement bien depuis l’été dernier. Les gars qui sont autour de moi sur le terrain y sont aussi pour quelque chose. Tout seul, même à mon meilleur niveau, je ne pourrais rien faire d’extraordinaire. Ce qui doit aussi jouer pour moi, c’est le fait que je connaisse de mieux en mieux tout le foot belge : les adversaires, les stades, … Ce qui me fait le plus plaisir quand je regarde le classement du Soulier d’Or, c’est le niveau des clubs dans lesquels les autres joueurs du top 10 évoluent. C’est Bruges, le Standard, Genk. En fait, les onze premiers du classement jouent dans ces trois clubs. Sauf le petit Luis Garcia qui joue avec le petit Eupen…

Huitième au Soulier d’Or en n’étant devancé que par des joueurs de Bruges, Genk et du Standard, ça m’a surpris, oui.  » – Luis Garcia

3. Tu avais plus ou moins prévu d’arrêter à la fin de cette saison, mais avec le niveau que tu as, on se dit que tu pourrais encore prolonger. Tu as 38 ans, tu vises un record de longévité dans le championnat de Belgique ?

Pas du tout, je n’ai jamais été un homme de records. Je vais te lâcher un cliché mais il correspond à la réalité : je vis match par match. Ça fait un moment que je ne raisonne plus qu’à court terme. Mon focus pour le moment, c’est le match à Anderlecht. Puis, ce sera Saint-Trond, puis Courtrai. Je profite à fond, et là, je ne me projette pas plus loin que la fin de la saison. On verra à ce moment-là. Je continuerai peut-être à Eupen. Je changerai peut-être de club. Ou je stopperai peut-être. Tout est ouvert. J’ai passé mes deux premiers niveaux pour devenir entraîneur, je terminerai la Pro Licence cet été en Espagne. À terme, entraîner, c’est clairement ce que j’ai envie de faire.

4. Tu lis ce qu’on dit sur Roberto Martinez dans la presse espagnole ? Et qu’est-ce qu’on dit exactement ?

C’est très positif, tu penses bien ! Les Espagnols mettent l’accent sur le fait qu’il a déjà relevé deux gros défis, fort différents à la base. D’abord, il a fait son trou avec des clubs anglais. Puis il a mené une équipe nationale au plus haut niveau mondial. Aujourd’hui, en Espagne, c’est clair qu’on l’estime prêt pour entraîner un des plus grands clubs de la Liga ou la sélection.

5. Claude Makelele était un entraîneur débutant quand il est arrivé à Eupen. À quoi tu vois qu’il a entre-temps progressé et qu’il sera bientôt prêt pour aller plus haut ?

C’est sûr qu’il n’est plus le même entraîneur qu’au moment de son arrivée ici. Et plus le même que le gars qui a fait ses débuts dans ce métier avec Bastia. Il emmagasine énormément. Ce qui l’a aussi aidé à progresser, c’est le fait d’avoir redressé déjà deux fois des situations difficiles depuis qu’il est chez nous. Pendant la saison où il a repris l’équipe, ça a été très chaud jusqu’à la dernière journée mais il s’en est sorti. Puis il y a eu le début de cette saison, qui a aussi été très compliqué. Là aussi, il a trouvé la bonne méthode pour que l’équipe s’en sorte. Ça te fait progresser un coach.

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