La pension se prépare de plus en plus jeune

25. Songez-y sans attendre !

En Belgique, plus de 60 % des travailleurs de 50 à 64 ans ne participent plus au marché du travail. Pis : la tranche d’âge de 60 à 64 ans ne compte plus que 10 % d’actifs, l’âge de cessation d’activité s’élève à 57 ans et la durée moyenne d’une carrière ne dépasse pas 37 ans en Belgique, contre 42 ans en Europe. A la lumière de ces quelques statistiques, qui en masquent bien d’autres, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le système des pensions en Belgique mérite réflexion. Certes, il y a eu une réforme des pensions. Une stratégie de politique budgétaire a aussi été mise sur pied, afin de réduire l’endettement public et, partant, d’honorer les engagements de pensions de l’Etat à l’avenir. Sera-ce suffisant ?

La problématique du vieillissement de la population ne se circonscrit pas au seul cadre budgétaire : il suffit de plonger dans l’actualité du moment pour s’en convaincre. Les systèmes de retraite anticipée, le chômage, le taux d’activité des seniors, la fiscalité liée à l’épargne-retraite, la lutte contre la fraude sociale et fiscale, le confort au travail et les soins de santé ne sont que quelques-unes des thématiques abondamment traitées ces dernières semaines qu’il faudra décortiquer pour cerner l’ensemble de la problématique des pensions. Comme on en est loin, l’actif d’aujourd’hui mettra toutes les chances de son côté pour ne pas être contraint de faire des prolongations sur le marché du travail demain. Certes, s’il restait actif jusqu’à 60 ans, le problème serait moins aigu, mais différentes études montrent que telle n’est pas son envie ! Bref, bien que l’on s’en défende au niveau politique, l’allongement du temps de travail risque de se rappeler au souvenir des politiciens dans quelques années. L’épargne individuelle, l’assurance de groupe ou toute autre forme d’épargne régulière en vue d’être à l’aise financièrement le plus rapidement possible devraient ainsi être envisagées dès l’entame d’une vie professionnelle.

26. Préférez le capital à la rente.

Jusqu’à l’an dernier, les capitaux perçus dans le cadre d’assurances de groupe étaient taxés deux fois. Une première à la sortie du plan de pension, à hauteur de 20 % en moyenne : le taux d’imposition divergeait selon que les capitaux avaient été constitués avec des cotisations patronales ou personnelles. Une seconde taxation intervenait via le système de rente fictive. Ainsi, une partie du capital perçu (de 1 à 5 %) pouvait être scindée en rentes viagères annuelles (durant 10 à 13 ans) qui, elles, étaient taxées au taux progressif d’imposition ! La réforme des pensions de Frank Vandenbrouche a modifié la donne. Certes, toute imposition n’a pas disparu sur le capital de l’assurance de groupe convertie en rentes mais elle est plus faible (15 % de 3 % du capital abandonné û sorte de rente viagère ici aussi û chaque année). Cette imposition a beau être plus attrayante, les bénéficiaires de capitaux d’assurances de groupe pour qui la gestion d’argent ne pose problème préféreront encore la perception directe du capital d’assurance de groupe. Même si les rentes sont indexées d’année en année, la perception directe du capital d’assurance de groupe donne la possibilité au bénéficiaire de tenter de le faire davantage fructifier…

27. Jouez à fond les cadeaux fiscaux pour l’épargne-pension.

La constitution d’un capital complémentaire pour sa pension est loin d’être superflue. Ce l’est d’autant moins que les plans d’épargne-pension (assurances-vie ou fonds de placement) sont généreusement sponsorisés par le fisc. Dans le cadre de l’épargne-pension souscrite à titre individuel, des réductions d’impôts de 30 à 40 % sur les montants versés (le plus souvent chaque année) sont octroyées au titulaire d’un plan d’épargne pour la retraite. Avec un montant plafonné à 610 euros pour l’exercice d’imposition 2005 (revenus 2004), la réduction d’impôt globale peut donc grimper jusqu’à 252 euros en 2004 par contribuable. Cependant, pour en bénéficier, quelques conditions devront être respectées : le preneur d’assurance, l’assuré et le bénéficiaire de l’assurance épargne-pension doivent être une seule et même personne, le contrat doit avoir une durée d’au moins 10 ans et sa date d’échéance doit être fixée à l’âge de la retraite du preneur, à 65 ans. Cette échéance de 65 ans sera d’application pour les femmes en 2009…

Tout contribuable peut aussi recourir au régime d’immunisation fiscale ordinaire inhérent à l’assurance-vie individuelle, si tant est que cette corbeille fiscale ne soit pas occupée par les déductions accordées pour les crédits hypothécaires (amortissements en capital, assurances de solde restant dû). Si ce n’est pas le cas, les réductions d’impôts oscillent ici aussi entre 30 et 40 % des montants versés mais le plafond maximal est plus élevé : il est de 1 830 euros pour l’exercice d’imposition 2005, par contribuable. L’avantage fiscal peut donc atteindre 732 euros au maximum. Les conditions pour en bénéficier sont grosso modo les mêmes que celles prévalant lors de la souscription d’une assurance épargne-pension.

28. Tentez de décrocher une bonne assurance de groupe.

Outre les plans d’épargne pour la retraite souscrits à titre individuel, les plans de pension financés en entreprise û les assurances de groupe, soit le 2e pilier des pensions û permettent aussi de se constituer un capital complémentaire pour la retraite. Aux dernières nouvelles, le taux de pénétration du 2e pilier (récemment encouragé par la réforme des pensions) serait de 50 % au sein de la population active. Il reste donc de la marge.

Ces assurances de groupe peuvent être de différentes sortes : la plus courante est encore celle qui fixe, sur la base d’un taux d’intérêt garanti, un capital en cas de départ à la retraite et un capital en cas de décès. Mais le sur-mesure gagne en ampleur. Il serait sot de ne pas profiter de ces assurances de groupe à la carte, baptisées plans cafétéria, proposées par certains employeurs. D’autant qu’en cas de départ de l’entreprise ces assurances peuvent, à l’instar de leurs homologues plus traditionnelles, être poursuivies à titre individuel et bénéficier de réductions d’impôt moyennant le respect de quelques conditions (pas trop strictes). Cela étant, l’intérêt des plans cafétéria réside dans la possibilité pour l’affilié de bénéficier de plusieurs types d’engagements (prestations de pensions, couvertures annexes) en fonction d’une prime globale que l’employeur débourse, voire de souscrire à certaines couvertures plutôt que d’autres en fonction de ses besoins. Par exemple, l’affilié célibataire atténuera, voire évitera, les indemnisations en cas de décès.

29. N’englobez pas les coûts des couvertures annexes dans la prime de l’épargne-retraite.

Les primes versées dans le cadre d’une assurance-vie individuelle ou une épargne-pension souscrite à titre privé peuvent ne pas donner lieu à la réduction d’impôt espérée. Il arrive fréquemment que le preneur d’une telle assurance souhaite l’alimenter à hauteur des plafonds fiscaux déterminés par la loi û 610 euros pour l’épargne-pension et 1 830 euros pour l’assurance-vie dans le cadre du régime d’immunisation ordinaire û mais qu’il ne bénéficie d’une réduction d’impôt que sur une partie de ce montant de 610 ou 1 830 euros. Comment cela se fait-il ? Simplement, parce que nombre de ces assurances constituées en vue de la retraite hébergent également des couvertures complémentaires qui, elles, ne peuvent pas donner lieu à des réductions d’impôt. Ainsi, les couvertures annexes contre le risque d’accident (ACRA dans le jargon), contre le risque de maladie (ACRI), de décès…, englobées dans la prime globale à débourser dans le cadre d’une assurance-épargne, ne sont pas fiscalement déductibles. Un conseil, donc : n’englobez pas le coût de ces couvertures dans la prime totale versée si votre objectif est de verser le montant maximal déductible dans le cadre d’une assurance-épargne individuelle. Il se peut alors que les montants globaux versés atteignent respectivement 750 et 2 300 euros, et non 610 et 1 830 euros. A noter également : ces couvertures sont déductibles au titre de frais professionnels pour les indépendants souscrivant une PLC (pension libre complémentaire), une variante de l’assurance-épargne souscrite à titre individuel.

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