Thaïlande: arrestation d’un leader du mouvement antigouvernement

(Belga) Un des meneurs des manifestants antigouvernement en Thaïlande, Sakoltee Phattiyakul, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi dans un aéroport de Bangkok, alors qu’il rentrait de l’étranger, ont indiqué samedi les autorités, une arrestation inhabituelle depuis le début de la crise politique il y a près de six mois.

Sakoltee Phattiyakul, ancien député de l’opposition, est l’un des très rares leaders du mouvement à avoir été arrêtés, malgré des dizaines de mandats d’arrêt émis depuis le début des manifestations qui réclament la tête de la Première ministre Yingluck Shinawatra. « Il fait face à cinq graves accusations, dont insurrection, violation de propriété, incitation à la violence et obstruction des élections », a précisé Tarit Pengdith, patron du Département des Enquêtes Spéciales (DSI) du ministère de la Justice. Sakoltee, considéré comme un des « meneurs principaux » des manifestants, est actuellement interrogé et sera ensuite présenté devant la cour criminelle où les autorités s’opposeront à sa libération sous caution, a-t-il ajouté. Au delà de la tête de Yingluck, les manifestants veulent se débarrasser de l’influence de son frère Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre en exil renversé par un coup d’État en 2006. Ils veulent remplacer le gouvernement par un « conseil du peuple » non élu et ont perturbé les élections du 2 février, conduisant à leur invalidation par la Cour constitutionnelle. Malgré les mandats arrêt émis contre eux, les leaders du mouvement continuent de défiler, de faire des discours sur scène devant leurs partisans et d’assiéger des bâtiments officiels. Leur principal leader, Suthep Thaugsuban, fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt lié au mouvement, notamment pour insurrection, et il est également poursuivi pour meurtre pour son rôle dans la répression des manifestations du printemps 2010, alors qu’il était vice-Premier ministre. Les Chemises rouges pro-Thaksin avaient alors occupé le centre de Bangkok pendant deux mois pour demander la démission du gouvernement, avant un assaut de l’armée. La crise avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés. (Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire