Mandela: la foule arrive à Soweto pour « célébrer son géant »

(Belga) « Il est celui qui a fabriqué de l’Afrique du Sud. Même s’il doit pleuvoir des cordes, nous allons célébrer notre géant », s’enthousiasme Kagiso Dhladhla, en tenue zouloue brodée de perles, arrivée avant l’aube au stade de Soweto pour la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela.

« La pluie c’est un signe de bénédiction en Afrique », ajoute cette dame de 52 ans, parmi les premières à prendre place dans les gradins quand les portes du stade de Soccer City s’ouvrent pour laisser pénétrer la foule peu après 06h00 (04h00 GMT). La cérémonie funèbre doit commencer cinq heures plus tard mais qu’importe, Mpumi Tshabalala, 29 ans, a dormi sur place. « Mandela a fait tellement pour l’Afrique du Sud. Venir, c’est le mieux que je puisse faire pour lui. C’est un honneur pour moi d’être ici », s’émeut la jeune femme. Derrière elle, des choeurs s’improvisent. Les chants de la lutte contre le régime raciste d’apartheid reprennent du service avec aux lèvres, le sourire de la victoire. « OR Tambo doit parler avec le président Botha pour libérer Mandela de prison », s’époumone sans trève un groupe de chanteurs endiablés, brandissant un portrait de Mandela dans une danse saccadée, ponctuant leur chant de puissants cris. Un homme souffle dans sa trompette. Au premières heures de la journée, on se protège d’une couverture. D’autres s’enroulent dans des drapeaux ANC jaune et vert « Mandela for ever » frappés à l’effigie de l’ancien président. D’autres groupes se déplacent et chantent « Mandela ne dort pas, il s’agenouille » ou « Notre fils est mis en terre ». Emergeant au-dessus des têtes des drapeaux sud-africains ou même éthiopien. « Comme ça, c’est l’Afrique tous unis », souffle un Sud-Africain venu avec son meilleur ami éthiopien. Le soleil se lève à peine quand des centaines de personnes patientent déjà à l’autre bout de l’agglomération dans les gare pour emprunter des trains gratuits mis à disposition du public, prié de laisser sa voiture au garage. L’enthousiasme n’est pas moindre parmi les employés de sécurité, certains recrutés la veille. « Je suis si contente, terriblement excitée », souffle Noziphiwo Ndledla, 36 ans qui vient d’un bidonville et ne sait même pas combien elle sera payée. Des programmes de la cérémonie sont distribués aux entrées, imprimés sur un papier glacé couleur crême bordé d’un liseret de deuil. En lettres finement calligraphiées se détache le nom de l’ancien président « Nelson Rolihlahla Mandela » au-dessus de sa photo, le cheveu grisonnant, arborant un large sourire et l’une de ses fameuses chemises à fleurs qu’il avait pris l’habitude de porter durant sa présidence. (Belga)

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