« CHAPEAU A GROSJEAN »

Georges Heylens commente le championnat.

Mons conserve le maximum à domicile -neuf sur neuf- après son succès contre l’Antwerp.

Les Dragons constituent indéniablement l’agréable surprise de ce début de saison. Personnellement, j’avais pointé le Lierse et St-Trond parmi les équipes à suivre, dans la mesure où leurs jeunes entraîneurs, Emilio Ferrera et Jacky Mathijssen font vraiment figure, pour moi, de coming men dans la corporation. Mais je dois avouer que mon ancien élève à Seraing, Marc Grosjean, est en train de marcher sur leurs traces. Sous ses ordres, je constate que les Montois distillent un football pétillant, non seulement à domicile mais aussi en déplacement. A ce train-là, les Hennuyers seront très vite assurés de leur maintien. Ce qui est quand même remarquable pour un promu qui n’avait encore jamais eu le bonheur d’évoluer au plus haut niveau. Chapeau!

Charleroi a pris un point contre Genk et La Gantoise a bien failli réaliser un partage à Bruges. Est-ce à dire que la Ligue des Champions pourrait coûter quelques unités précieuses aux candidats au titre?

Sûrement. Et c’est heureux pour Anderlecht, sans quoi les Mauves auraient déjà pu faire leur deuil d’une victoire finale en championnat cette saison. Le Club a effectivement ramé en fin de partie contre les Buffalos pour conserver sa maigre avance au marquoir. Et tout porte à croire que si la rencontre s’était déroulée à Gentbrugge, les hommes de Trond Sollied ne comptabiliseraient probablement plus le maximum des points actuellement. Genk n’a pas eu le bonheur d’évoluer dans ses installations après sa première sortie européenne et cela s’est répercuté au niveau du résultat. Car je reste convaincu que malgré la fatigue, Moumouni Dagano serait parvenu à exploiter, devant son public, les deux opportunités réelles qu’il s’était forgé face à Istvan Dudas au Mambourg. Et je présume qu’il en sera souvent ainsi lorsque les Limbourgeois seront appelés à se produire loin de leurs terres après une rencontre européenne.

Le Standard n’a pas réussi à inverser la tendance au Lierse?

S’il y était parvenu, on aurait parlé de choc psychologique après la mise à pied de Robert Waseige. Comme si celui-ci était responsable au premier degré du malaise des Rouches. Il ne faut pas se voiler la face: le mal est beaucoup plus profond. S’il n’y a pas de véritable ligne de conduite sur le terrain, c’est tout simplement parce qu’en haut lieu il manque une unité de pensée aussi. Qui est le patron au Standard finalement? Robert Louis-Dreyfus? Reto Stiffler? Luciano D’Onofrio? Alphonse Costantin? Michel Preud’homme? Ou quelqu’un d’autre encore? Tant qu’il n’y aura pas un homme fort là-bas, le Standard restera Guignol: un théâtre où les marionnettes se relaient. Et Dominique D’Onofrio n’en est qu’une parmi d’autres.

Pour succéder à Robert Waseige, les noms d’Halilhodzic et de Troussier ont notamment été cités.

Ces deux-là, qui ont encore tout à découvrir du football belge, sont-ils réellement susceptibles de faire mieux qu’un Robert Waseige à qui l’on ne doit quand même plus présenter notre championnat et qui avait, en outre, l’avantage de fort bien connaître la maison pour y avoir déjà travaillé à deux reprises dans le passé? Je ne pense pas. Le Liégeois a eu la malchance de devoir prendre le train en marche, chez les Rouches, au moment où les prétendus grands décideurs avaient terminé leur recrutement. Il lui a dès lors fallu composer avec un groupe qui aurait sans doute été différent s’il avait pu y apposer sa propre griffe. C’est un secret de polichinelle que Robert Waseige avait trois priorités: Geert De Vlieger au goal, Jacky Peeters sur le flanc droit et Marc Wilmots dans l’entrejeu. Pour toutes sortes de raisons – et peut-être bien parce qu’il était lui-même en vacances au moment de toutes ces tractations -, il n’a finalement pas obtenu ces renforts. C’est dommage car avec le concours de ces trois-là, le Standard aurait eu de la gueule aujourd’hui. Je ne prétends pas que tous les problèmes auraient été résolus mais l’équipe aurait eu beaucoup plus d’allant et de détermination.

Et La Louvière a obtenu son premier succès de la saison à Lommel…

Au plan du jeu, il reste certains réglages à faire, c’est l’évidence. Mais en matière de jusqu’au-boutisme, les Loups sont incontestablement parés. Si je ne m’abuse, cela fait la troisième fois, cette saison, qu’ils prennent des points en fin de rencontre: au Lierse, au GBA et à Lommel. Si le coeur y est déjà, le reste suivra.

Bruno Govers

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