Etats-Unis Obama cherche n°2

Pour rallier les siens, le candidat démocrate ne doit pas se tromper de colistier. Revue des choix possibles.

Des millions de démocrates n’ont plus qu’une idée en tête : les marier au plus vite pour assurer le triomphe de leur parti contre le républicain John McCain à la présidentielle du 4 novembre. Mais Barack Obama et Hillary Clinton, rivaux acharnés pendant seize mois, sont-ils d’accord ?

En rendant les armes, le 7 juin, par le discours le plus éloquent et le plus émouvant de sa campagne, Hillary a promis de  » faire tout ce qui est en [son] pouvoir  » pour porter Barack Obama à la présidence. Mais après avoir, des mois durant, juré qu’elle ferait une meilleure présidente que son jeune rival, il paraît encore peu probable que Hillary accepte de bonne grâce d’£uvrer dans son ombre à la Maison-Blanche.

Obama, pour sa part, ne peut sans se déjuger ni sembler accréditer les doutes sur son expérience, s’encombrer d’une colistière réputée aguerrie qu’il n’a cessé de dépeindre comme l’incarnation de la politique du passé, et dont l’époux, Bill Clinton, ne tarderait pas à s’inviter dans les arcanes du pouvoir exécutif.

Pourtant, les deux titans démocrates évitent de démentir l’éventualité de leur collaboration, afin de créer une atmosphère propice à une rapide réconciliation.  » Pour l’instant, les deux camps ont les nerfs à vif, confirme la sénatrice Dianne Feinstein, entremetteuse de leur rencontre du 4 juin, chez elle, à Washington. Et il faut prendre le temps de cicatriser les plaies. « 

Reste, pour Obama, à rameuter les partisans de Hillary. Sans Hillary. Son comité exploratoire, où siège notamment Caroline Kennedy, fille de JFK, étudie nombre de vice-présidents possibles. Kathleen Sebelius, gouverneure démocrate du Kansas, traditionnellement républicain, pourrait convaincre les femmes de plus de 40 ans, majoritairement pro-Hillary, et les électeurs indépendants du Midwest de rallier Obama. On évoque Tom Daschle, ancien chef de la majorité démocrate au Sénat, fort apprécié des syndicats et des électeurs cols bleus ; ou encore Chuck Hagel, sénateur républicain  » ouvert  » du Nebraska, et Bill Richardson, gouverneur hispanique du Nouveau-Mexique.

Le candidat pourrait aussi user du critère géographique, en cooptant Tim Kaine ou Ted Strickland, gouverneurs de Virginie et d’Ohio, deux Etats susceptibles de basculer dans un camp comme dans l’autre en novembre. l

Philippe Coste

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