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Irak : 73 personnes, dont 49 pèlerins, tuées dans des attaques

Le Vif

Les violences en Irak ont coûté la vie à 73 personnes samedi, 49 d’entre elles ayant péri dans une attaque visant des pèlerins chiites dans le nord de Bagdad, a-t-on appris de sources policières et médicales.

L’attaque s’est produite dans le quartier de Adhamiyeh où les pèlerins se dirigeaient vers un sanctuaire pour commémorer la mort Mohammed al-Jawad, le 9e imam de l’islam chiite. Les premiers témoignages ne permettent pas de confirmer s’il s’agit de l’explosion d’une bombe suivie d’un attentat suicide, ou d’un attentat suicide uniquement. Au moins 75 personnes ont par ailleurs été blessées dans l’explosion.

Le mausolée vers lequel convergeaient les croyants abrite la tombe des imams Moussa al-Kazem et Mohammed al-Jawad, deux figures révérées des chiites. Ce sanctuaire est le troisième haut lieu du chiisme en Irak après les villes de Najaf et Kerbala (sud). Des millions de pèlerins visitent ces sites religieux et sont fréquemment pris pour cible par des insurgés sunnites –dont certains sont liés à Al-Qaïda– considérant les chiites comme des apostats.

Au nord de la capitale irakienne, un café de la localité de Balad, a été visé par un attentat suicide tuant 12 personnes et faisant 35 blessés. Le même café avait été la cible d’un précédent kamikaze qui avait tué 16 personnes en s’y faisant exploser pendant le jeûne du ramadan en août dernier.

Ces derniers mois, les insurgés ont multiplié les attaques contre les cafés et autres lieux ou événements susceptibles de rassembler les foules comme les mosquées, les terrains de football, les enterrements ou encore les marchés.

A Mossoul, dans le nord de l’Irak, deux journalistes, le correspondant Mohammed Karim al-Badrani et le caméraman Mohammed Ghanem, ont été abattus par des hommes armés, a indiqué leur employeur, la chaîne irakienne Sharqiya.

Les meurtres ont été confirmés par un officier de la police et un médecin, précisant que les deux hommes avaient été tués par balles. Les reportages de MM. Badrani et Ghanem sur les forces de l’ordre et des responsables de Mossoul leur avaient valu des menaces de morts de la part de groupes opposés au gouvernement, selon un journaliste de Sharqiya qui a requis l’anonymat.

L’Irak fait l’objet de critiques récurrentes à propos de ses lacunes en matière de liberté de la presse. Des journalistes accrédités par le gouvernement se voient régulièrement refuser l’accès aux sites d’attaques et sont empêchés d’effectuer librement des reportages dans Bagdad.

« De nombreux journalistes irakiens sont exposés de façon systématique à des menaces, des tentatives de meurtre, des attaques, des difficultés pour obtenir des accréditations, des refus d’accéder à certains endroits, la confiscation de leur équipement, etc… », avait affirmé plus tôt cette année l’organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF).

Dans la localité de Muqdadiyah, au nord-est de Bagdad, une bombe placée en bord de route a tué une personne et en a blessé trois autres. Une autre bombe a tué deux personnes et en a blessé au moins dix à Bayaa, dans la proche banlieue de Bagdad.

Le ministre irakien de la Défense a par ailleurs affirmé que les forces de l’ordre avaient tué cinq insurgés dans des affrontements au sud de la ville de Baïji, et deux autres dans la province de Ninive (nord).

Les forces de sécurité ont récemment mené des opérations parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines. L’Irak connaît un regain de violences inédit depuis cinq ans du fait de l’aggravation des tensions confessionnelles entre chiites et sunnites.

Depuis début octobre, plus de 130 personnes ont perdu la vie dans des attaques et plus de 4.800 ont été tuées depuis le début de cette année dans des actes de violences, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources policières et médicales.

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