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Vivre dans un bel environnement rend heureux

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Si la nature apaise et permet de se ressourcer, la beauté d’un paysage urbain peut aussi contribuer au bonheur.

C’est désormais prouvé scientifiquement : nous nous sentons plus heureux dans un environnement qu’on juge plus beau. Selon une nouvelle étude, dirigée par une équipe du Data Science Lab, cet effet ne s’observe pas seulement dans la nature et autres endroits bucoliques et apaisants, mais également dans les villes et villages.

Attention et pensées négatives

« Nous constatons que les gens sont en effet plus heureux dans des environnements plus pittoresques, même après avoir tenu compte d’une gamme de variables telles que les effets potentiels de la météo et de l’activité exercée par une personne à un moment donné. Il n’y a pas que la campagne avec laquelle nous observons cette association : les zones bâties, avec des constructions de caractère ou des ponts, ont aussi un impact positif sur le bonheur », affirme Chanuki Seresinhe, du Data Science Lab et de l’Institut Alan Turing.

Pourquoi de beaux environnements seraient associés à un plus grand bonheur ? On peut trouver un début de réponse dans une théorie qu’on appelle « Attention Restoration Theory ». Selon cette théorie, les scènes de la vie quotidienne qui exigent moins d’attention nous permettent d’être moins fatigués, plus concentrés, voire moins irritables. Si ce type d’environnement est souvent associé à la nature, on a tendance à penser qu’un cadre urbain animé, comme Times Square à New York, ferait l’effet inverse. « Cependant, nous avons identifié des rues plus pittoresques, avec un large horizon et moins de distractions, qui pourraient aussi jouer ce rôle. Les cadres qu’on trouve plus beaux peuvent aussi retenir notre intérêt plus longtemps, bloquant ainsi les pensées négatives », explique Seresinhe.

Bonheur et beauté, des concepts difficiles à mesurer

Étudier le lien entre l’environnement et le bonheur est compliqué, car il est à la fois difficile de mesurer le bonheur et la beauté, tant ces concepts sont individuels et subjectifs. Pour établir un lien entre les deux, la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, a utilisé les évaluations d’un site web qui invite à noter des photos prises dans tout le Royaume-Uni. Les chercheurs ont ensuite combiné ces données avec les mesures sur trois ans d’utilisateurs d’une application qui demander aux gens de rendre compte de leur « degré de bonheur » plusieurs fois par jour, en enregistrant leur emplacement, les personnes qui les accompagnent et l’activité qu’ils font.

« Il est beaucoup plus facile de mesurer si une zone est verte ou non, que si elle est belle ou non. Par conséquent, les recherches antérieures se sont généralement concentrées sur les avantages des milieux naturels et verts. Notre analyse fournit de nouvelles preuves quantitatives que la prise en compte de la beauté, et pas seulement la présence de nature, peut conduire à de meilleurs résultats en matière de bien-être », confirme Suzy Moat, codirectrice du Data Science Lab et membre de l’Institut Alan Turing.

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