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Mischaël Modrikamen tente une refondation du Parti populaire

Quinze mois après sa création et d’innombrables conflits internes, le Parti populaire (PP) va tenter une refondation lors d’un congrès le 5 mars prochain à Liège, a indiqué vendredi son président Mischaël Modrikamen.

Après les exclusions du coprésident Rudy Aernoudt et du député Laurent Louis, le PP de Mischaël Modrikamen veut s’affirmer davantage encore comme un parti de « droite libérale conservatrice » mettant en avant le confédéralisme et la politique d’immigration.

Le parti, qui revendique un millier d’adhérents, doit avant tout « se professionnaliser et asseoir sa structure », selon son président, alors que Rudy Aernoudt lui conteste toujours son titre et le contrôle de l’asbl, placée depuis peu sous administration provisoire.

Pour ce faire, Mischaël Modrikamen va proposer d’approuver une nouvelle structure du parti, dissoudre l’association de fait « Parti populaire » et transférer les actifs et passifs de l’asbl « Services logistiques du Parti populaire » vers une « Fondation pour le peuple » qui formalisera la nouvelle structure.

« Il y a eu de l’instabilité, mais désormais je tiens personnellement la barre », affirme-t-il sans ambages, espérant également que les courriels « corbeaux » qui ont ciblé le PP appartiennent au passé.

Le « congrès de refondation » sera aussi l’occasion pour l’avocat d’affaires de soumettre au vote les « 20 priorités » de son parti, ainsi que deux notes largement rédigées de sa main sur le confédéralisme et la politique en matière d’immigration.

« Le plus gros problème du PP était le manque de cohérence idéologique, notamment avec le libéralisme de gauche de Rudy Aernoudt et (l’ex-député PP) Laurent Louis », estime M. Modrikamen.

Se référant au Mouvement populaire wallon d’André Renard ainsi qu’au modèle confédéral suisse, Mischaël Modrikamen fait sienne la proposition d’une Belgique à quatre régions, largement simplifiée et acceptant la concurrence fiscale.

Il prône toutefois le maintien d’une forme de solidarité par la création d’un Fonds confédéral à l’instar de ce qui existe en Suisse, et qui « objectiverait » l’aide d’une région à l’autre.

Ce modèle ne laisse au niveau confédéral que les Affaires étrangères, la Défense et la gestion de la dette, ainsi que certaines normes légales et matières essentiellement décidées au niveau européen (agriculture, normes environnementales et d’énergie, etc).

Tolérance zéro en matière de sécurité, justice plus répressive, mesures socio-économiques ultra-libérales et lutte contre l’islamisme constituent d’autres piliers de ce parti régulièrement qualifié de populiste.

Mischaël Modrikamen justifie la concision de ses propositions en soutenant que « la politique est là pour donner de grandes options ». « Il ne revient pas à un parti d’en détailler la mise en oeuvre ; cela, c’est le travail des hauts fonctionnaires une fois que le parti a accédé au pouvoir », estime-t-il.

Le président du PP lance dès lors, au nom d’un « langage clair », dix propositions durcissant fortement les politiques de migration et d’asile et réclame des études sur des « liens » entre immigration et délinquance, au risque d’entretenir par cette demande les amalgames douteux.

Ayant revu à la baisse ses ambitions de faire du titre Le Peuple un journal d’information de droite -il deviendra le courrier porte-voix du parti-, Mischaël Modrikamen compte aussi conserver la dotation publique de 430.000 euros par an à laquelle le PP a eu droit grâce à son siège à la Chambre, aujourd’hui perdu.

L’avocat a demandé à être entendu le 15 mars prochain par la Commission de contrôle des dépenses électorales et de la comptabilité des partis politiques de la Chambre.

Il fait valoir que la situation d’un parti risquant de se voir privé de dotation parce qu’il a perdu son unique député ne connaît pas de précédent et met en avant les résultats réalisées par le PP le 7 juin dernier.

Le Vif.be, avec Belga

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