© Claudia Lomma

La protection sociale en Belgique doit encore gommer quelques inégalités

Le Vif

Le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale souligne dans son rapport 2012-2013 la bonne qualité du système de protection sociale en Belgique tout en mettant en lumière une série de lacunes à combler.

Certaines catégories de population fragiles comme les personnes sans emploi, handicapées, malades, pensionnées, les familles pauvres -notamment monoparentales-, les cohabitants ou les indépendants éprouvent parfois des difficultés à avoir accès au panel complet des services auxquels ils ont droit.

Le rapport bisannuel est cette fois consacré à la protection sociale, donc. Rédigé avec la participation d’un large groupe d’acteurs du secteur ou de personnes concernées: mutualités, partenaires sociaux, institutions publiques de sécurité sociale, intervenants sociaux, personnes vivant dans la précarité, etc, il fait apparaître qu’une protection sociale insuffisante provoque une fragilisation d’autres mécanismes de protection et que le passage d’un statut à un autre étaient des périodes où la protection sociale peut être mise à mal.

Afin d’améliorer le système, le Service de lutte contre la pauvreté épingle toute une série de recommandations. Notamment celle de garantir que le droit fondamental à la protection sociale soit effectif. Il faut aussi diminuer la pression (économique) sur la protection sociale. S’assurer également que le système n’oublie personne et donc renforcer le droit de tous à une bonne protection sociale. Le passage d’un statut à un autre est parfois pénalisant, il faut le sécuriser. Le statut de cohabitant est moins favorable que celui d’isolé, il faut le revoir. Enfin, il faut lutter contre le non-accès aux droits compris dans la notion de protection sociale.

Le rapport se veut une contribution utile à l’action politique. Les responsables présents se sont d’ailleurs félicités de son existence. Harald Mollers, ministre de la Famille, de la Santé et du Social en communauté germanophone a ainsi assuré qu’il serait transmis aux assemblées parlementaires, au Conseil national du travail et au Conseil central de l’Economie afin d’y être examiné. « Je vous remercie d’êre passé en communauté germanophone », a-t-il dit aux auteurs du rapport. Eliane Tillieux, ministre wallonne de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances a souligné l’inspiration que constitue cette étude pour les décideurs wallons. « Je me félicite de l’excellente collaboration qui existe entre le Service de lutte contre la pauvreté et les instances wallonnes compétentes, dont découlent de nombreuses mesures », a confié la ministre. Brigitte Grouwels, ministre bruxelloise en charge du Bien-être, de la Santé, de la Famille et de la Politique d’aide aux personnes a rappelé que la thématique de la pauvreté était particulièrement importante à Bruxelles. « Une lutte efficace contre la pauvreté s’envisage à long terme. Prémunir les enfants contre la pauvreté sont une de nos préoccupations majeures ».

Le représentant de Maggie De Block, secrétaire d’Etat à la lutte contre la pauvreté et à l’Intégration sociale, s’est réjoui que le rapport faisait état du point de vue de tous les acteurs du secteur et mettait en lumière des aspects mal connus de la problématique. « Les CPAS, par exemple, sont souvent démunis face à la demande d’indépendants en situation précaire. Il y a là un travail à faire ».

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