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Le Flyboard Air cloué au sol par la justice

La justice a interdit à l’inventeur et sportif Franky Zapata de voler avec son Flyboard Air, une planche à réacteurs qui permet de fendre les airs debout, faute de l’avoir fait homologuer et de s’être assuré qu’il ne présentait pas de danger.

Une enquête préliminaire a été ouverte pour « non-respect des règles minimales de survol et conduite d’un aéronef sans les titres nécessaires », a annoncé à l’AFP mardi le vice-procureur de la République d’Aix-en-Provence Emmanuel Merlin.

« Des gens se sont émus de survols au-dessus de ponts ou à proximité de zones habitées à Martigues, avec un engin qui propulse un jet d’air vers le bas, à quelques mètres du sol avec beaucoup de bruit », a-t-il ajouté. « Il s’agit d’une interdiction temporaire de voler », a précisé le vice-procureur. « Mais même en règle, on ne peut pas voler n’importe où, notamment à proximité de l’aéroport. »

Pourtant en contact depuis plusieurs mois avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), M. Zapata n’a pas respecté les procédures destinées à éviter les accidents, comme réaliser « une étude de sécurité » et éditer des procédures de navigation notamment, a souligné auprès de l’AFP un porte-parole de la DGAC.

Franky Zapata
Franky Zapata© REUTERS

M. Zapata aurait également dû, comme un pilote de drone ou d’ULM disposer de « l’examen théorique d’un personnel navigant », a-t-il ajouté. « Ce qui prime chez nous, c’est la sécurité du pilote, des personnes à bord et surtout des riverains », a précisé le porte-parole, qui indique que « les portes de l’aviation civile ne sont jamais fermées à tous les projets » et qu’il n’était pas trop tard pour que M. Zapata fasse le nécessaire pour respecter la réglementation.

De son côté, l’ancien pilote professionnel de jet-ski, dont la société est installée au Rove (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, a indiqué à l’AFP qu’il volait avec le Flyboard Air « depuis presque un an »: « on avait informé les autorités, tout le monde nous disait qu’on était dans le flou juridique mais le processus d’homologation était en cours ».

M. Zapata explique avoir été convoqué à la gendarmerie, qui lui a indiqué qu’il devait avoir une immatriculation, un permis et des zones de vol, sous peine de sanctions. « J’ai toujours eu peur de partir à l’étranger avec ma technologie, mais aujourd’hui je me pose la question », dit M. Zapata, qui assure avoir reçu des invitations à s’installer dans d’autres pays, notamment des Etats-Unis.

« Ils m’ont dit que j’avais deux mois pour me mettre en règle, mais il n’y a pas de règles, il faut les créer, je suis désemparé », explique-t-il.

Dans un message publié sur son compte Facebook vendredi, et partagé plus de 90.000 fois depuis, Franky Zapata avait relaté l’incident, écrivant « voilà comment sont traités les innovateurs dans notre pays, je vous laisse imaginer mon dégoût après avoir fabriqué made in France plus (de) 10.000 Flyboards ».

Avant le Flyboard Air, entièrement autonome, Franky Zapata avait déjà inventé le Flyboard, un autre engin qui permet d’effectuer des vols jusqu’à 140km/h en se propulsant grâce à l’air et à l’eau, relié à un jet-ski. Très spectaculaires, les vols de Flyboard donnent lieu à des compétitions à travers le monde, prisés des amateurs de sports de glisse.

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