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Centrafrique : l’armée française se déploie à Bangui, où 130 personnes ont été massacrées

Le Vif

Avec l’accord de l’ONU, l’armée française a débuté jeudi son intervention pour restaurer la sécurité en Centrafrique, où la situation a commencé à dégénérer avec le massacre d’au moins 130 personnes à Bangui.

« Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, c’est-à-dire dès ce soir (…) », a annoncé le président français François Hollande, lors d’une courte déclaration à la télévision française.

L’opération française « sera rapide », elle « n’a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès », a déclaré M. Hollande. « La France n’a pas d’autre objectif que de sauver des vies humaines », a-t-il assuré, quelques heures à peine après le vote à l’unanimité d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU donnant mandat aux forces françaises pour intervenir en République centrafricaine.

Cette annonce officielle du début de l’opération « Sangaris » (du nom d’un papillon rouge) dans la foulée du vote à l’ONU tombe au terme d’une journée de massacre à Bangui, sous couvre-feu dès la nuit tombée, et où les habitants vivaient dans l’angoisse des heures à venir.

Selon un colonel de l’état-major français, « environ 250 soldats français se sont déployés » dès jeudi matin dans Bangui » depuis leur base près de l’aéroport, avec pour mission de « sécuriser les points sensibles » et de regrouper les étrangers. Le président Michel Djotodia a par ailleurs annoncé l’extension immédiate de quatre heures du couvre-feu, imposé désormais de 18H00 à 06H00. Le gouvernement a également ordonné la fermeture des frontières avec la RDC.

Les autorités ont imputé la responsabilité des violences du jour à des milices chrétiennes « anti-balaka » (anti-machettes) et à des éléments favorables au président déchu François Bozizé. Le scénario cauchemar de massacres inter-religieux à grande échelle semble donc malheureusement se préciser, au milieu d’une anarchie généralisée. Après avoir subi des mois durant la loi d’airain et les exactions des ex-rebelles Séléka, pour la plupart musulmans, certains dans la capitale, très majoritairement chrétienne, pensent que l’heure de la vengeance a sonné. Une extrême tension règne désormais dans les rues de Bangui désertée, par endroits livrées aux pillages, et où ne circulent plus que les pick-up des combattants Séléka surarmés. Les habitants restent terrés chez eux, terrorisés par les ex-rebelles désireux de se venger des attaques de la matinée, qui écument les quartiers et défoncent une à une les portes des maisons à la recherche « d’infiltrés » présumés.

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