Les animaux sauvages dans les cirques font rugir le parlement

(Belga) Le ton est monté mardi à la Chambre entre la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, et le député Damien Thiéry (FDF) à propos de l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Rapport d’inspection à l’appui, le parlementaire a accusé la ministre d’avoir noirci la situation pour justifier sa mesure. Or, il s’est avéré que le document exhibé était incomplet…

Le projet de loi qui sera approuvé mercredi en séance plénière interdit l’exhibition d’animaux sauvages dans les cirques, sauf exception. Dès le mois de mars, les cirques ne pourront plus produire devant le public des tigres, jaguars, pumas, léopards, lions ou éléphants. Pourront encore être montrés: buffles, lamas, etc. La ministre a justifié la mesure par les rapports qu’elle a reçus des services d’inspection. Il y est question d’une situation « épouvantable », de problèmes lors des contrôles, d’agressivité des exploitants envers les inspecteurs, d’enclos trop petits, de plaintes des riverains des cirques, etc. « Tous les cirques, absolument tous, n’étaient pas en ordre », a affirmé Mme Onkelinx. En Commission, elle avait en outre précisé que le cirque belge exhibant des animaux sauvages n’existait plus. M. Thiéry a contesté ces affirmations: 7 cirques sur 20 en Belgique utilisent des animaux sauvages et, selon lui, il est faux d’affirmer qu’aucun cirque n’était en ordre. Le député a brandi un rapport d’inspection d’un cirque belge d’octobre 2013, exhibant des tigres, dont il ressortait qu’il n’y avait aucun problème. Or, il est apparu que le document était incomplet: si les conditions de soins et d’hygiène sont remplies, un problème s’est posé en matière d’hébergement, en l’occurrence un bassin trop petit. « Vous avez été lobbyé », a répliqué la ministre. Le député a déposé des amendements visant à supprimer cette interdiction et renforcer la répression des contrevenants. Le monde du cirque s’est par ailleurs mobilisé. L’European Circus Association a dit son inquiétude tandis que le dresseur de tigres, Eric Bormann, a écrit aux députés en leur demandant de ne pas sanctionner toute une profession à cause des abus de quelques-uns. (Belga)

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