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Stabilisée et confiante, la Belgique va de l’avant

Le Vif

Le gouvernement fédéral a convié les médias mardi pour leur dresser un bilan après deux ans d’action qui, selon l’équipe Di Rupo, permet à la Belgique d’aller « de l’avant » grâce à une « stabilité » et une « confiance » retrouvées.

Pour autant, le temps n’est pas encore venu de partir en campagne, tempère le Premier ministre « car le travail continue », notamment sur le plan budgétaire. Le Comité de monitoring veille et l’effort sur la dette se poursuit de manière à la maintenir en-dessous des 100% du PIB.
Elio Di Rupo admet que les défis restent « énormes » alors que trop d’entreprises cessent leurs activités et trop de gens perdent leur travail ou n’arrivent pas à nouer les deux bouts. Mais il refuse de commenter l’après élections, car à cet égard « la parole est à la population ». Cependant, à entendre l’équipe en place, les bases ont été mises pour poursuivre le travail.

Le gouvernement fédéral a apporté la « stabilité », font observer les vice-premiers, qui évoquent la réforme de l’Etat (sans saluer la participation des écologistes), mais également la « crédibilité », financière et budgétaire retrouvée, et la définition de politiques de relance, au profit des entreprises et des citoyens (baisses de charges et de la TVA sur l’électricité), et de réformes socio-économiques (emploi, pension, justice, police, SNCB ,énergie) attendues.

Au sortir des élections de 2010, la Belgique a sombré dans la crise institutionnelle la plus importante de son histoire. Un gouvernement fédéral a fini par émerger après 541 jours, en pleine crise budgétaire et économique, le premier parti du pays, la N-VA décidant de rester dans l’opposition.

« Après deux ans de travail acharné, nous tenions à présenter un premier bilan, en toute humilité et avec le sens du devoir qui nous anime, car le travail continue », a indiqué mardi M. Di Rupo.

Le dernier grand projet du gouvernement, la réforme bancaire est en cours de négociation. Le comité ministériel restreint se penchera à nouveau dessus vendredi. « Cela avance bien », dit-on. La réforme de l’Etat et, parmi les projets socio-économiques en cours d’examen au parlement, le statut unique ouvrier-employé, sont en discussion en Commission.

Le bulletin d’autosatisfaction est, sans surprise, partagé par l’ensemble des partenaires qui ont mis en avant, mardi, leur participation à l’attelage gouvernemental. Le ministre du Budget a pu mener à bien un « exercice difficile » vu le contexte, a souligné le chef de file MR Didier Reynders qui a salué par ailleurs l’éclosion d’un « vrai statut » pour les indépendants et la remise à l’agenda diplomatique international de l’Afrique centrale.

Ce gouvernement a également agi pour un renforcement de la police (1.300 dont 400 dans les brigades métro à Bruxelles) et des pompiers, et a assuré la sécurité d’approvisionnement du pays en énergie (sortie du nucléaire, mix énergétique, renouvelable), s’est réjouie Joëlle Milquet (cdH).

« Au coeur de la crise, la sécurité sociale a été une des armes de défense les plus importantes pour protéger les citoyens et les entreprises », a relevé Laurette Onkelinx, pointant également la diminution de 40% de l’écart entre revenus du travail et du capital dans l’effort d’assainissement, la revalorisation de 260 euros nets par an du salaire minimum et le refinancement de Bruxelles.

Dans les rangs flamands, Alexander De Croo (Open Vld) a mis en avant l’action d’un gouvernement qui aura résolu « trois crises, communautaire, budgétaire et économique » alors que Pieter De Crem (CD&V) s’est montré satisfait d’avoir obtenu la scission de BHV et la réforme de l’Etat, un agenda économique, une mise sous contrôle de la dette, la réponse aux obligations européennes et une stratégie de relance. Johan Vande Lanotte (sp.a) a notamment défendu l’activation des jeunes chômeurs peu scolarisés et la lutte contre la fraude, fiscale et sociale.

« La campagne électorale ne doit pas servir de prétexte pour anéantir le travail budgétaire », a estimé le Premier ministre, rappelant l’effort permanent du Comité de monitoring. Au-delà, il reste « la réforme bancaire, la loi sur la compétitivité, d’autres arrêtés royaux; alors bien sûr il y a les 40 jours (d’affaires courantes) mais on travaillera jusqu’à la fin », a assuré le Premier ministre.

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