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L’Iran pas disposé à discuter tant que Washington ne change pas d' »attitude »

L’Iran n’est « en aucun cas » disposé à discuter avec les Etats-Unis tant que Washington ne change pas d' »attitude » vis-à-vis de la République islamique, a déclaré jeudi un responsable iranien cité par l’agence de presse officielle Irna.

« Nous l’avons dit clairement: tant que l’attitude ne change pas, tant que notre nation ne se voit pas satisfaite dans ses droits […] notre voie restera la-même. En aucun cas il n’y aura de discussions », a déclaré Keyvan Khosravi, porte-parole du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien. Selon Irna, M. Khosravi a fait état de la venue en Iran de plusieurs délégations étrangères porteuses d’un message « de la part de l’Amérique », et indiqué que son pays avait « sans exception » opposé une fin de non recevoir à ces émissaires. Le ministre des Affaires étrangères omanais, Youssef Ben Alawi Ben Abdallah, a rencontré lundi son homologue iranien Mohamamd Javad Zarif à Téhéran. Jeudi, le directeur politique du ministère des Affaires étrangères allemand, Jens Plotner, est arrivé dans la capitale iranienne pour une rencontre avec un adjoint de M. Zarif. Oman entretient de bonnes relations avec l’Iran et les Etats-Unis, et a joué un rôle d’intermédiaire crucial dans les discussions ayant débouché sur l’accord international visant à limiter le programme nucléaire iranien, conclu à Vienne en juillet 2015.

Téhéran et Washigton ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980. Les relations entre les deux pays se sont nettement déteriorées depuis que le président américain Donald Trump a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord de Vienne et de rétablir des sanctions économiques punitives contre l’Iran. Aux termes de l’accord de Vienne, auquel sont toujours parties l’Iran, l’Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, Téhéran a accepté de brider drastiquement son programme nucléaire en échange de la levée d’une partie des sanctions internationales contre le pays. Les tensions entre Washington et Téhéran connaissent un nouvel accès depuis une quinzaine de jours, après que les Etats-Unis eurent annoncé un renforcement de leur présence militaire au Moyen-Orient pour faire face à de présumées « menaces » iraniennes. Après s’être dit ouvert à des discussions avec Téhéran, M. Trump a affirmé lundi que son gouvernement n’avait pas cherché à engager un dialogue avec ce pays, ajoutant que l’Iran devrait faire le premier pas s’il souhaitait négocier avec Washington. Mais le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a exclu toute négociation « avec le gouvernement américain actuel », et Téhéran menace de se désengager progressivement de l’accord de Vienne si les autres partenaires de ce pacte ne lui permettent pas de contourner les sanctions américaines.

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