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Un an après sa blessure, Samir Aït Saïd est déterminé à revenir

Sur les tapis de l’Insep, Samir Aït Saïd ne tient pas en place. Le gymnaste, gravement blessé aux Jeux de Rio, encourage ses camarades, qui s’affrontent sur les agrès. Son tour viendra après, sur les anneaux.

Un an après sa terrible blessure, une double fracture tibia péroné, dont les images avaient fait le tour du monde, Samir Aït Saïd est de retour.

Il s’assoit, se relève aussitôt. L’excitation est trop forte. Cette fois ça y est, le voilà prêt à reprendre la compétition.

Sélectionné pour les Internationaux de France (16 et 17 septembre), le gymnaste a participé au dernier test de sélection de l’équipe de France de gymnastique masculine pour les Mondiaux de Montréal, du 2 au 8 octobre, où ils seront six à concourir.

Mais le gymnaste antibois ne doute pas. Seulement un mois et demi après avoir repris l’entraînement, il se sait en forme.

« Je me suis arrêté un an, et j’ai eu un mois et demi pour revenir. En toute honnêteté je me suis dit que ça allait faire très juste. Mais j’étais prêt à relever le défi. »

Il est le dernier à s’élancer sur les anneaux. Le silence se fait. Quelques pirouettes plus tard, le gymnaste retombe parfaitement, sous les applaudissements.

« Avec ce que j’ai fait aujourd’hui, il n’y a pas de raison que je n’y sois pas (aux Mondiaux) », assure-t-il, avant de se reprendre. « On verra bien, mais quoi qu’il arrive je serai content de moi, ça valait le coup d’en chier comme ça à l’entraînement. »

Sa blessure semble complètement derrière lui. La cicatrice qui lui barre la jambe en est le dernier souvenir. Samir Aït Saïd ne veut plus être le « gymnaste qui s’est blessé à Rio ».

Aa terrible blessure, une double fracture tibia péroné, lors des JO de Rio.
Aa terrible blessure, une double fracture tibia péroné, lors des JO de Rio.© ISOPIX

– Changement de vie –

La reprise a été difficile. Le Français a dû, en parallèle des exercices de rééducation à l’Insep, travailler pour passer son diplôme de kiné. Mais le diplôme en poche, le gymnaste de 27 ans est maintenant concentré sur un seul objectif, être le meilleur.

Pour cela il a quitté l’Insep, où il s’entraînait depuis presque 10 ans, pour retrouver son club d’Antibes. Un changement de cadre bénéfique.

« J’ai une vie qui est complètement différente. J’ai un entraîneur avec qui je m’entends super bien, j’ai un groupe de folie, avec Loris Frasca, Guillaume Augugliaro. On est vraiment un groupe de potes, on se tire tous vers le haut, et c’est ce que je recherchais. »

Le Français est déjà prêt. Lui qui avait pris plusieurs kilos lors de sa rééducation, est maintenant très affuté. Physiquement ? Il est prêt. Mentalement ? Il n’a jamais cessé de l’être. « J’ai trop besoin de compétitions, je suis fait pour ça », dit-il.

– « La médaille » –

Sa première victoire, Samir Aït Saïd l’a obtenue la semaine dernière, lorsqu’il a été sélectionné pour les Internationaux de France, à Bercy. « Une fierté » pour le gymnaste, victorieux en 2010, qui souhaite de nouveau remonter sur le podium. « Une médaille à Bercy, c’est tellement extraordinaire. Je vais me bagarrer pour l’avoir ».

Reprendre doucement n’est pas à l’ordre du jour pour Samir Aït Saïd. Lorsqu’on aborde le sujet de ses projets futurs, un seul mot revient, « la médaille ».

« Je suis dans la salle pour la médaille, pas pour la participation. Ça ne m’intéresse pas. »

Au lendemain de sa blessure l’année dernière, le gymnaste assurait qu’il serait champion olympique. Ce rêve est toujours présent, mais le Français compte bien glaner d’autres titres, pour patienter. Pour le moment, il sera champion du monde. Rien que ça. Avec détermination.

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