GUY HARPIGNY, UN ÉVÊQUE CITOYEN

« Tournai, comme Binche ou Mons, est une ville de remparts. Pour être considéré comme un véritable Tournaisien, il faut être de l’intramuros depuis des générations. J’y ai fait mes études au séminaire, mon service militaire comme candidat officier de réserve, avant d’être formateur au diocèse, puis d’être nommé doyen à Mons en 1997. Mais quand je suis devenu évêque du diocèse de Tournai en 2004 et que je me suis installé à l’évêché, on m’a reproché de ne pas me voir assez souvent.  »

Depuis, Mgr Harpigny, originaire du nord de Charleroi, met un point d’honneur à aller boire son café dominical dans les établissements de la Grand-Place et ne boude jamais les invitations aux différents événements auxquels il est convié.  » J’essaie d’être un bon citoyen. Je vais à la présentation des voeux du bourgmestre, à la prestation de serment des élus communaux, à la remise des médailles des pompiers. En 2007, j’ai été nommé chevalier de la Tour.  »

L’évêque n’a plus le pouvoir qu’il avait à certaines époques. La cathédrale, entièrement vidée au moment de la Révolution française, appartient à la Province de Hainaut.  » Quand s’est posée la question de l’endroit de mon ordination prévue en septembre 2004, j’ai souhaité qu’elle ait lieu dans la cathédrale qui était fermée. J’ai de très bons contacts avec Serge Hustache (NDLR : président du Collège provincial de la Province de Hainaut), qui y organise Les Inattendues, et avec le gouverneur de la Province.  »  » La cathédrale est l’église mère du diocèse, insiste Maryse Harvengt, chancelier et porte-parole de l’évêché. C’est là que l’évêque doit présider les messes.  »

L’usage de la cathédrale à des fins culturelles et les discussions relatives aux travaux pour lesquels il faut encore trouver 20 à 25 millions d’euros afin de finir le choeur gothique, se fait en bonne intelligence avec la Ville, la Province et la Région wallonne.  » Serge Hustache est l’homme qui a suivi le dossier cathédrale, pour la Province, note le bourgmestre en titre. Sans l’intervention de deux laïques convaincus, la cathédrale n’aurait jamais été restaurée !  »

Si l’évêque avait le pouvoir de dire  » non  » et ne s’en est pas privé quand Rudy Demotte et Serge Hustache ont envisagé d’installer la faculté d’architecture dans les bâtiments du séminaire à la rue des Jésuites et qu’il est régulièrement sollicité pour donner son avis dans les affaires de la cité, il avoue que son pouvoir s’arrête au pied du beffroi. Et qu’il ne lui appartient pas, par exemple, de s’opposer à la création d’une tour-hôtel dans le périmètre de la cathédrale.

C. Du.

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