Entretien avec Felice Mazzù: « Ici, on m’a dit que mon foot n’était pas défensif »

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Installé sur le banc des champions de Belgique après six années à ressusciter le Pays Noir, Felice Mazzù s’apprête à relever un nouveau défi. Voyage sur les mots entre nostalgie, tactique et psychologie.

Felice Mazzù à propos…

…du défi genkois : « C’est un défi osé. D’abord parce que je suis à la place – et je n’ai pas dit : Je prends la place – du meilleur entraîneur de Belgique, qui a été champion. Je viens dans le club qui est champion de Belgique donc, évidemment, il y a beaucoup d’attentes. La difficulté est là, mais si tu as peur en football, tu n’avances pas. En plus, ce phénomène francophone-néerlandophone, où je ne maîtrise pas spécialement le néerlandais… Je commence à le comprendre, à sortir quelques phrases, mais ça aussi : aller à la place d’un néerlandophone qui a été champion dans un club néerlandophone… J’ai réfléchi à tout ça, mais je me suis dit : après tout, tant pis. Tente ta chance. »

…de l’importance de la langue : « Je suis ici depuis dix jours et à partir du moment où j’entre dans le vestiaire des joueurs jusqu’à la fin de la séance, il n’y a pas un mot de néerlandais. C’est anglais ou français. Mais je comprends que vis-à-vis de l’extérieur, par respect pour la presse et une partie du public, ils aimeraient que je puisse m’exprimer en néerlandais. J’essaie de faire un maximum d’efforts. Et tous les gens, que ce soit au club ou autour du club, sont très respectueux par rapport au fait que je ne maîtrise pas la langue. Eux font l’effort et ont la capacité de pouvoir me parler en français. De mon côté, j’essayerai de faire au mieux le plus vite possible. »

…de ses discussions avec De Condé : « C’est quelqu’un avec qui c’est très intéressant de parler de football, et c’est pareil avec monsieur Croonen, le président. L’analyse qui a été faite par la direction de Genk est, à mon sens, la bonne analyse de ma façon de voir le football. On en a beaucoup discuté, je sais que durant ma période à Charleroi on a constamment analysé mon football comme un football défensif. Dimitri et le président ont été les premiers à me dire qu’ils estimaient que mon football n’était pas spécialement défensif, parce que sur chaque attaque il y a quatre ou cinq joueurs dans le rectangle. J’ai répondu qu’ils étaient les premiers à faire la bonne analyse, en tout cas à la faire de la manière dont j’entrevois les choses. »

…de ses espoirs pour la saison : « Que le club et que le public de Genk m’adoptent. C’est très important pour moi. J’ai besoin de sentir que les gens pour et avec qui je travaille prennent plaisir à travailler avec moi. Au niveau du club, je pense qu’on est dans cette bonne situation. Pour le public, je n’en sais rien, je suppose que les résultats feront que ça se passera plus ou moins bien. Mais la connexion avec l’humain, c’est ma première priorité. Les rapports d’homme à homme sont très importants pour moi. »

Par Guillaume Gautier

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Felice Mazzù dans votre Sport/Foot Magazine Spécial Compétition

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire