Le juge Langlois

Le texte de la rubrique  » Idées  » du 9 juillet m’a paru surprenant. (…). Sous prétexte de défendre l’honneur d’un juge, ce texte passionnel règle des comptes avec ceux et celles qui ne partagent pas l’avis des auteurs, avec des avocats, des journalistes, voire des victimes, pardonnées elles, parce qu’elles ont été aveuglées  » par des propos obsessionnels …  » (…) Le texte pourrait exprimer le délire groupal d’une bande d’idéalistes véhéments. (…) Ils condamnent û et en quels termes ! û ceux qui ne partagent pas leur utopie. Car ils rêvent. En effet, eux, ils vivent dans un système judiciaire parfait. Puisque le juge d’instruction  » doit être simplement et humblement impartial « , il l’est bien évidemment. Et la meilleure preuve qu’il l’est, c’est que le système judiciaire est satisfait. Après les instructions contestées de ces dernières années û voir celles de Dutroux ou d’Outreau û plutôt que ce texte, j’attendais une réflexion sur l’impossibilité pour une femme/un homme seul(e) d’instruire à charge et à décharge, de résister à toute conviction intime, à tout préjugé favorable ou non et à toutes les pressions (hiérarchiques, médiatiques, sociales, culturelles, politiques…). Qui pourrait y arriver ? Un honnête homme avouerait que c’est impossible… et voudrait qu’on changeât la manière de faire. L’institution judiciaire se déshonorerait-elle en le reconnaissant ?

Le juge Langlois n’est certes pas à l’abri de tout reproche, mais sa probité, son ardeur au travail et, dans l’ensemble, son comportement méritaient largement d’être proclamés sous votre rubrique  » Idées « . Je vous en félicite et, tout spécialement, votre collaboratrice Marie-Cécile Royen, qui n’a pas attendu la fin du procès pour se manifester. Je pense que beaucoup de vos lecteurs ont été, comme moi, profondément choqués par les attaques de certains journalistes, de certains  » artistes  » dont je ne citerai pas le nom, de brillants avocats même, bref, d’une série d’intervenants qui sont sortis de leur rôle et m’ont éc£uré par leurs critiques et commentaires. Je puis encore admettre l’intervention de certains avocats û et d’aucuns l’ont fait avec un professionnalisme respectable û qui visaient à préciser des points de droit, mais d’autres ont fait montre de mauvaise foi profitant de questions souvent maladroites posées par les représentants attitrés d’une de nos chaînes de télévision. (…)

Francis De Smet, Bruxelles

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