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Standard-Waterschei ’82: la police craignait un suicide de Gerets

Belga Sport, une émission télévisée de la VRT, est revenue hier sur cette affaire de corruption. Où Eric Gerets et Raymond Goethals ont joué un rôle peu glorieux, le premier ayant reconnu ses torts, jamais le deuxième.

En 1984, le juge Guy Bellemans enquêtait sur l’argent noir (une pratique alors généralisée en D1) quand ses fins limiers sont tombés sur un carnet intéressant dans le coffre de Roger Petit, secrétaire général du Standard. Mis au courant de cette visite, le patron des Rouches n’avait pas pris la peine de cacher ce document compromettant. Déjà âgé, il se croyait intouchable. Et c’est en chassant cet argent noir que les enquêteurs ont découvert l’affaire Standard-Waterschei. La police a demandé des explications à propos d’un montant de 650.000 francs (16.250 euros) figurant à côté du nom de Raymond Goethals.

Craignant un redressement fiscal carabiné, ce dernier balança tout et la police comprit que les joueurs du Standard cédèrent en 1982 leur prime de victoire à Waterschei pour que les Limbourgeois lèvent le pied lors de l’ultime rendez-vous du championnat, trois jours avant la finale de la Coupe des Coupes contre Barcelone. Le Standard précédait Anderlecht au classement général et devait gagner pour être champion.

Belga Sport met en relief la nervosité de Goethals (qui n’avait jamais gagné un titre), son obsession (« Si on le fait pas, les autres le feront », disait-il sans cesse selon les joueurs de l’époque), la pression qu’il exerça du matin au soir pour qu’Eric Gerets contacte ses amis de Waterschei, les aveux, les suspensions, etc.

Le désarroi de Gerets était terrible. Il jouait alors à l’AC Milan qui mit un terme à son contrat. Un enquêteur a dit dans l’émission de la VRT que « Gerets était tellement marqué que la police craignait qu’il ne commette une bêtise ». Gerets a payé, reconnu son erreur et remonté courageusement la pente. Il regrettera toujours que Goethals, lui, n’assuma jamais ses fautes…

Pierre Bilic

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